Les planteurs de la
plaine des Gonaïves (département de l’Artibonite) n’ont pas caché leurs
indignations face à l’état lamentable de la plaine ces derniers jours.
« A l’heure actuelle, la situation de la plaine laisse
à désirer. Les canaux d’irrigation ne sont pas curés, les stations de pompage
sont tous isolés et les routes agricoles négligées » a déploré un planteur,
interrogé par un reporter de l’AAP.
Pour sa part, le président de la fédération des
planteurs irrigants de la basse plaine des Gonaïves (FEPIBGO), Luc Rosemond, a
estimé que « mise à part le phénomène de la sécheresse qui gangrène le secteur
agricole, l’irresponsabilité des autorités pèse très lourde ».
Selon M. Rosemond, la construction du tronçon de route
à l’intérieur de la plaine affecte sérieusement les jardins des agriculteurs.
« Malgré toutes les démarches entreprises par mon
organisation auprès des autorités afin d’empêcher la construction de cette
route, les responsables n’ont pas voulu changer leur plan », a regretté le
planteur.
Face à cette situation, divers planteurs sont obligés
de vendre leurs parcelles pour répondre aux exigences familiales, a-t-il
indiqué.
Contacté à ce sujet, l’ingénieur du bureau régional du
ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement
rural, Hérold Saint-Pierre, n’a pas voulu faire trop de commentaires.
M. Saint-Pierre s’est contenté d’informer que des
techniciens se préparaient à réparer certaines stations de pompage en vue de
permettre à l’eau de ruisseler dans les champs.
Nos reporters ont tenté vainement de joindre le
directeur départemental du MARNDR, l’agronome Jocelyn Jean.
Les planteurs de la plaine des Gonaïves n’ont cessé de
critiquer certaines autorités du département qu’ils accusent de ne rien faire
pour améliorer leurs conditions de travail. Pourtant, ces autorités font croire
qu’elles sont attachées aux planteurs, a dénoncé un agriculteur.
Le secteur agricole a déjà organisé plusieurs
manifestations de rue pour contraindre les autorités concernées à assumer leur
responsabilité.
La plaine des Gonaïves a été connue, dans le temps,
pour sa capacité de productivité. A l’époque, 39 pompes d’irrigation étaient à
la disposition des planteurs. Seulement dix-sept (17) fonctionnent
actuellement.
La basse plaine pouvait produire plus de 400 tonnes de
riz, plus de 1000 tonnes de petit mil. La production d’aubergines, des
poivrerons, des poireaux, d’oignons, des tomates et d’autres légumes était très
élevée. Autrefois, le prix du sac d’engrais était fixé à 150 gourdes.
Cette semaine, le prix de l’engrais est en baisse sur
le marché local. Le sac se vend à 900 gourdes et le sulfate à 550 gourdes.
AAP/JD
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