Facade de l'HPG. Crédit Photo: Le Nouvelliste |
Depuis environ trois semaines, les médecins des
principaux centres hospitaliers des Gonaïves, dont l’hôpital La providence et
le Centre de diagnostic intégral de Raboteau, ont déposé leur stéthoscope. Plus
les jours passent, plus ils durcissent leur mouvement de grève. Et le sort des
patients issus de la masse ne fait qu’empirer.
Les institutions sanitaires des Gonaïves fonctionnent
dans la précarité. La grève du personnel de santé le fragilise encore plus. Les
plus grandes victimes de ce mouvement sont les patients qui n’ont pas de moyens
pour consulter un médecin privé ou pour se rendre à un hôpital privé. A
longueur de journée, des femmes enceintes et des victimes d’accidents de la
circulation s’en plaignent. Les pleurs ne cessent de couler et les cris
d’alarme de résonner. Malgré leurs souffrances, les patients sont négligés.
Une femme enceinte souffre d’une hémorragie. L’examen
de ses médecins a révélé que le fœtus n'était plus en vie et, dans le placenta,
il y avait encore des fragments. Elle a été transférée à l’hôpital La
Providence pour le traitement final de son cas. Hélas ! Cette dame est arrivée
au mauvais moment. « Nous sommes de Baie-de-Henne (Nord-Ouest). Nous ne
trouvons aucun spécialiste pour lénifier la douleur de notre fille », s’est
attristée une tante de la patiente qui a juré de ne plus jamais y remettre les
pieds.
Une mère de famille des Gonaïves s’est éteinte
vingt-quatre heures après un accident de la circulation. Elle était tombée d’un
véhicule. En dépit de la diligence de ses parents, aucun médecin de l’HPG
n’était disponible pour l’aider. Elle a laissé deux enfants.
Le pasteur Fritzner Jean-Baptiste, candidat malheureux
aux dernières législatives, a déploré la persistance de cette crise qui tend à
décimer la population. Il invite les autorités concernées à s’entretenir avec
le corps médical en vue de satisfaire les revendications des grévistes. « La
santé est un droit inhérent à la personne humaine. La population doit y avoir
accès », a déclaré le révérend.
Un jeune homme au visage anxieux se souvient encore
des gémissements de sa cousine en pleine ceinture qui avait du mal à trouver un
obstétricien. Après beaucoup de démarches, a-t-il dit, la patiente avait pu
subir une intervention chirurgicale. « Nous demandons aux responsables de nous
protéger du pire », a-t-il lâché.
Le mercredi 11 mai 2016, le personnel sanitaire des
Gonaïves avait gagné les rues pour renforcer leur mouvement de grève. Ils ont
menacé de boycotter le service des urgences des trois structures sanitaires
publiques de la cité pour exprimer leurs frustrations. Ces déclarations ont
augmenté vivement l’inquiétude des couches défavorisées de la communauté.
JC
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