ODVA : des acteurs souhaitent une réforme institutionnelle


Aux yeux de bon nombre de planteurs, l’Organisme de développement de la vallée de l’Artibonite (ODVA) a failli à sa mission qui n’est autre que de les accompagner. Ils estiment que l’institution est plus utile aux hommes politiques qu’à eux. Ces producteurs appellent à une réforme au sein de cette institution.

Le vice-président du Réseau des associations coopératives pour le commerce et la production agricole dans le bas Artibonite (Racpaba), M. Dieujuste Frantz, a dénoncé la mainmise de certains parlementaires de la région sur l’ODVA. Selon lui, très souvent, l'aide destinée aux planteurs est accaparée ou détournée par des politiciens. « A l’ODVA, c’est la politique qui domine. La cause des planteurs est reléguée au second plan », s’est-il indigné.


Ces gabegies administratives, a avancé M. Dieujuste, sont la principale cause de la dégradation du secteur agricole dans la région. Il a fait savoir que depuis environ cinq ans, les drains et les canaux d’irrigation n'ont pas été curés. « Les canaux sont remplis d’herbes et de sédiments. La grande campagne se pointe et rien n’est encore dit », a déploré Dieujuste Frantz.

L’enveloppe allouée à l’Organisme de développement de la vallée de l’Artibonite, d’après les responsables, est insuffisante pour accomplir sa mission. Des acteurs du secteur souhaitent une augmentation de ce budget. Dans la vallée, plus de 60 000 familles vivent de l’agriculture. Pour encadrer ces planteurs, il n’y a qu’une soixantaine de techniciens. Pourtant, en réalité, il devrait y avoir un technicien pour chaque groupe de quatre-vingt cultivateurs.


Le coordonnateur du Collectif des organisations pour la défense et le développement de l’agriculture dans la vallée (Coddaval), M. Edouard Paultre, prône une révision du cadre légal de l’ODVA. A l’instar des autres militants, M. Paultre pense qu’une réforme en profondeur au sein de cette institution est nécessaire pour relever les défis du secteur. « L’ODVA doit être repensé pour pouvoir répondre aux besoins des planteurs », a soutenu M. Paultre.

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