Un enfant aidant ses parents a traiter la semence du lalo |
Depuis environ un an, Harry Fils-Aimé, un jeune
agronome artibonitien, s’est consacré à la promotion du lalo, une filière qui,
a-t-il soutenu, pourrait générer de l’argent et des emplois dans le pays. Étant
l’un des pionniers de la recherche scientifique sur cette plante en Haïti, il
appelle l’État à accompagner les producteurs.
Sur le territoire national, particulièrement dans
l’Artibonite, le lalo est une plante très appréciée. Ses feuilles sont surtout
consommées avec le riz. Il a une grande valeur nutritive. On y trouve du
phosphore, de la vitamine A, du fer, du calcium, etc. En 2010, selon les
données officielles, la production annuelle était de 2 234,74 tonnes métriques.
En 2013, en raison de la sécheresse et des problèmes techniques, la culture a chuté
de 11% ; alors que la demande augmente de plus en plus
Contrairement à la perception des producteurs, le lalo
est plus qu’un légume. Il est également un facteur de développement économique.
L’agronome invite l’État à investir dans la filière pour diminuer l’aide
humanitaire et réduire le chômage. «Les feuilles du lalo peuvent être
transformées en épice et en médicament. Avec les tiges qu’on jette à la
poubelle, Haïti peut fabriquer des sacs de toutes sortes, des objets artisanaux
(nappes, sandales), des filets, etc.», a-t-il fait savoir.
D’après M. Fils-Aimé, pour soutenir les producteurs,
les autorités peuvent également exporter les tiges. À Cuba, au Brésil, en
Inde, en Afrique [..], elles sont très utilisées dans l’industrie du textile
pour fabriquer la toile de jute. «Après le coton et le chanvre, le lalo est
le textile le plus important. D’où l’intérêt qui devrait s’attacher à l’étude
des diverses possibilités de son exploitation», a expliqué le technicien.
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En plus de son importance nutritive et économique, le
lalo a un grand impact sur l’environnement. Il contribue à l’étouffement des
mauvaises herbes, à la réduction de l’évaporation et à la protection du sol
contre l’érosion.
Dans l’idée de permettre aux intéressés d’avoir des informations précises sur l’exploitation de la filière, l’agronome dit élaborer un programme de vulgarisation. Il souhaite également trouver un label pour publier sa recherche même si elle est déjà communiquée à certaines instances. Dans la foulée, M. Fils-Aimé poursuit son plaidoyer à travers des conférences, des forums et foires gastronomiques.
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