Des professeurs fraudent pour soutenir des candidats au Bac


Le Directeur departemental de l'Education, M. Ecol Renoit
Un réseau de professeurs s’adonnant au traitement des épreuves du baccalauréat au profit de certains candidats a été démantelé aux Gonaïves, le mardi 28 juin 2016. Parmi ces fraudeurs, figurent des correcteurs, des surveillants et des superviseurs. La nouvelle a été confirmée par les autorités éducatives lors d’un bilan partiel du déroulement des examens.


Les concernés utilisent un forum Whatsapp pour diffuser les réponses des épreuves. Ce groupe renferme plus de 150 élèves du haut Artibonite. Cette initiative aurait été prise en 2014 par Emanio Joseph Estimé, un professeur de physique des Gonaïves. Le réseau a été découvert après que la candidate Rose-Carine Louissaint eut été prise en flagrant délit avec son smartphone.

Le titulaire de la direction départementale de l’Éducation, M. Écol Renoit, a fustigé l’attitude de ces professeurs malintentionnés. Ces derniers, a-t-il estimé, ne font que contribuer à l’effondrement du système éducatif. « C’est triste de voir des enseignants encourager la médiocrité », a regretté M. Renoit.

Le créateur du forum avoue regretter cet acte malhonnête. Il dit être aidé de plusieurs autres collègues, dont Onès Cénophat, un professeur de chimie de renommée. Celui-ci est également superviseur d’un centre d’examen. « M. Cénophat a l’habitude de nous envoyer les textes d’examen… C’est une faiblesse extrême. Je ne voulais pas m’embarquer dans cette affaire louche », a-t-il confessé.

Au cours des deux premières journées, une dizaine de candidats ont été éliminés pour usage de téléphone portable. Alors que, dans les consignes qui sont communiquées, le port du téléphone est strictement interdit. Comme le stipulent les règlements, pendant deux ans, ces écoliers seront interdits de participer aux épreuves du bac. Quant à Emanio J. Estimé, sa licence d’enseigner sera révoquée.


M. Renoit a en outre condamné la passivité des surveillants et des superviseurs de certains centres qui, dit-il, est à l’origine de ces cas. Parallèlement, il demande aux parents de prendre leurs responsabilités en vue d’éviter la débâcle.

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