Gonaïves: le chef du parquet menacé de mort par un substitut

Le chef du parquet des Gonaïves, Me Osny Paul-Antoine, a dénoncé vendredi une tentative d’assassinat orchestrée par son substitut Patrick Christophe qui a libéré de son propre chef un criminel. Me Paul Antoine a indiqué que son collaborateur l’a d’abord menacé de mort avant d’envoyer un groupe d’individus l’attaquer en plein travail, au parquet.


Lors des dernières assises criminelles tenues en juin dernier, le nommé Junior Exius, originaire de Gros-Morne, a été condamné par le juge Berry Petit-Frère à trois ans de prison pour vol de nuit. Le dimanche 14 août 2016, à l’insu de Me Paul-Antoine, le substitut a relâché l’individu. Le paradoxe, Me Christophe a joué le rôle de ministère public dans ce procès. Informé de cet impair, le 18 août, le commissaire du gouvernement a adressé une « demande d’explication » à Me Christophe. Il n’a pas répondu formellement. « Le substitut s’est contenté de me dire oralement que l’individu était malade. Et, même si c’était le cas, il devrait m’informer puis envoyer le concerné à l’hôpital sous escorte policière », a expliqué le chef de la poursuite pénale.

Face à la réticence du substitut, le lundi 22 août, un rapport a été adressé au ministère de la Justice. Ainsi, jeudi matin, Patrick Christophe a été convoqué par ses supérieurs hiérarchiques. Une décision qu’il n’aurait pas appréciée. « En plus des menaces de mort qu’il profère, il a envoyé un groupe d’individus m’attaquer au bureau. Suite à l’intervention de certains avocats et de la police, les agresseurs ont vidé les lieux », a raconté Me Paul-Antoine qui dit prendre très au sérieux ces attaques.
Réagissant sur les ondes de la Radio Gonaïves FM, Patrick Christophe a assumé ses responsabilités. « Dernièrement, Danton Léger avait libéré 500 personnes. Dans notre cas, c’est une seule. Ce n’est pas un problème », s’est-il défendu. D’autre part, il a rejeté les accusations de menaces de mort. Le substitut se dit fatigué de collaborer avec un commissaire qui n’est pas de sa ville et qui n’habite pas sa ville. « En tant que substitut, je ne peux pas travailler tout le temps à sa place. Il n’est pas de la ville. Il ne réside pas en ville… Il vient pour signer des documents et retourner chez lui », a critiqué Me Christophe.
Le chef du parquet est originaire de Dessalines. Il exerce le métier de magistrat depuis plus de vingt ans. Durant ce temps, il dit toujours s’efforcer de s’acquitter de sa tâche avec honnêteté. Il y a environ deux mois, Me Osny Paul-Antoine a été promu au poste de juge d’instruction dans une autre juridiction. A cause d’un problème administratif, son transfert traîne encore. Depuis cette annonce, le nom de Patrick Christophe est cité comme le remplaçant du magistrat.
J.C

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