Départ du chef du parquet, le barreau des Gonaïves signe et persiste


Photo: Dieulivens Jules
Dans une résolution adoptée en assemblée générale, le jeudi 4 mai 2017, les avocats des Gonaïves ont réclamé le départ inconditionnel du chef du parquet près le tribunal civil, Mme Maryse Jonas. Par cet acte, dans le plus bref délai, ils appellent le ministère de la justice à pourvoir au remplacement du commissaire qui, de leur avis, constitue un handicap à la bonne marche du système.  


Le nouveau chef de l’ordre des avocats, Me Faustin Cupidon, a informé que la décision a été votée à l’unanimité par les membres du barreau. Selon les registres, près de cinquante avocats sur trois cents inscrits au tableau de l'Ordre étaient présents à cette assemblée. Pour M. Cupidon, cet écart n’est pas un problème. « Après deux convocations, l’assemblée peut être réalisée avec ou sans la majorité des membres », a-t-il soutenu. D'après l'article 49 du décret du 29 mars 1979 reglémementant la profession d'avocats, ce cas est possible (seulement) quand il concerne l'election des dirigeants.

Ladite résolution interdit formellement aux avocats de se présenter au bureau du commissaire et de ses substituts. Elle interdit également la perquisition du domicile et des voitures des membres du barreau. Ce point serait inséré pour protéger les défenseurs de toute éventuelle persécution. « Suite à l’intensification du mouvement, les forces de l’ordre ont commis des actes arbitraires », a déploré Me Luc Occéra, l’un des opposants.


Me Maryse Jonas n’a pas encore réagi à la décision du barreau. Depuis sa dernière déclaration, elle dit décider de garder son silence. Se sentant peut-être menacé après que des œufs pourris aient été lancés contre son bureau au cours d’un sit-in de ses opposants, le commissaire a renforcé sa sécurité. Il dit être prêt à se plier sous les ordres de ses supérieurs hiérarchiques. Dans l’attente d’une décision formelle, le magistrat continue à exercer sa fonction.


Des membres de la population ont critiqué la réaction des avocats. Ils disent croire que ce n’est pas la meilleure formule. Ces citoyens qui s’interrogent sur la force contraignante de cette résolution demandent aux avocats  de se ressaisir. Parallèlement, ils invitent le ministre de la justice, Me Heidi Fortuné, à prendre les mesures qui s’imposent pour redynamiser l’appareil judiciaire. « Le barreau n’a pas à dicter des ordres au ministère la justice qui a les prérogatives de nommer et de transférer les chefs de parquet », a déclaré l’un d’entre eux à l’émission « An al pi fon » sur la Radio Xplosion.


Dans un premier temps, un groupe d’avocats reprochait à Maryse Mme Jonas son indisponibilité. En réaction, le commissaire n’avait pas ménagé ses mots à leur égard. Ce qui aurait provoqué une montée d'adrénaline. Depuis environ quatre semaines, ils ont intensifié leur mouvement jusqu’à paralysé le tribunal. Cette perturbation a été énergiquement dénoncée par un autre groupe d’avocats. La situation a de graves conséquences sur les détenus. Elle ne fait qu’empirer le sort de ces personnes incarcérées dans des conditions difficiles.

JC

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