L’Ecole Nationale de Pérodin négligée par le MENFP

Vue partielle de l'Ecole 
Après quatre-vingt-dix ans de service dans la 5e section de Petite-Rivière de l’Artibonite, l’École nationale de Pérodin se démène dans une situation délicate. Le cadre est inadapté. Pas assez de matériel et de ressources humaines. Des élèves s’asseyent à même le sol dans des salles exiguës. C'est l'allure d’un établissement oublié par les autorités éducatives.


Perchée sur une pente, au centre de Pérodin, l’école reflète l’image d’un dépotoir. Le hangar qui l’abrite est délabré. Les bois sont pourris. La toiture en tôles rouillée et trouée. Le sol d’une classe est abimé. Des morceaux de tôles et de planches tentent de dissimuler les trous. Un danger ! La cour n’est pas nivelée. En plus, elle est restreinte. Durant la période de récréation, les élèves jouent au milieu d’un marché d’en face.

Les salles sont exiguës et pléthoriques. La première année, à elle seule, contient plus de cent élèves. Pour la nouvelle année académique 2017-2018, 407 élèves sont déjà enregistrés. D’autres enfants vont arriver, a souligné le directeur, Arnouce Boiyite. Cet instituteur enseigne à l’établissement depuis vingt-sept ans. Il a fait savoir que, depuis sa création en octobre 1927, l’école n’a jamais été construite. Elle fonctionnait sous des arbres, selon celui-ci. « Le bâtiment est une œuvre communautaire. Il a été érigé au début des années 2000 », a indiqué le responsable.

Vue d'une salle de classe
M. Boiyite déplore le mauvais état de l’école. En cette période cyclonique, il dit craindre la destruction de l’école. Le directeur appelle à la construction d’un bâtiment pour faciliter l'instruction des enfants. Il plaide également en faveur de l’augmentation des enseignants. « Un professeur pour cent élèves, c’est inadmissible », a-t-il lâché.

La dernière visite d’un inspecteur, s’en souvient l’instituteur, remonte à environ trente ans. Il souhaite par ailleurs qu’une attention soutenue soit accordée à l’école nationale de Pérodin. « Dans cette localité reculée, l’éducation est une nécessité. C’est l’un des meilleurs moyens de lutter contre la grossesse prématurée et le banditisme », fait remarquer Arnouce Boiyite.


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