La ville des Gonaïves a connu vendredi 22 décembre 2017 une matinée mouvementée. Les heurts ont éclaté suite aux rumeurs d’une attaque armée suivi d’enlèvement perpétrée contre l’ancien chef rebelle de Raboteau, Wilfort Ferdinand, dit Tiwil. En raison de ce mouvement sporadique, les activités ont été quasiment paralysées au centre-ville.
L’ex membre du front anti-Aristide et ses alliés avaient projeté de manifester dans les rues de la cité ce vendredi. Ils entendaient dénoncer le laxisme des autorités et exiger la finalisation des projets en cours d’exécution depuis plusieurs années. Tels que le complexe administratif, la cimenterie et le wharf. Vers les deux heures du matin, le chef de fil de la manifestation aurait été attaqué par des individus armés. Au moins quatre projectiles ont été tirés sur sa voiture, selon les constats. Il s’en est sorti vivant avec seulement des "blessures légères", d’après son entourage et les photos qui sont partagées dans les coulisses.
Cette « attaque » qui défraie la chronique a soulevé la colère des partisans de Tiwil. Ils ont manifesté dans les rues. A Raboteau, ils ont obstrué les principales voies d’accès. A l’instar des sentinelles, les protestataires se sont postés dans plusieurs coins stratégiques. Sans aucune hésitation, pour le respect de leur chef, ils ont juré d’affronter tous les « obstacles ». Ils ont renouvelé leur volonté de continuer de réclamer de meilleures conditions de vie. « Raboto n’est pas Gran Ravin. Aucune force ne peut s’opposer à nos revendications », ont lâché les manifestants.
Le maire des Gonaïves, M. Neil Latortue, dit déplorer l’incident qu’il qualifie de « mise en scène ». Les individus concernés, a-t-il indiqué, n’ont pas la capacité de mobiliser les habitants des quartiers populaires. D’après l’administrateur communal, ces derniers se voient obligés de recourir à la violence pour perturber la tranquillité des citoyens. « Nous demandons à la population de garder son calme. La violence ne nous mènera nulle part », a-t-il déclaré. Neil Latortue a dénoncé les protestataires qui se seraient attaqués aux commerçants. Il appelle les autorités policières et judiciaires à prendre leurs responsabilités. « Il n’y a rien de populaire dans ce qui s’est passé. Ce sont des gens qui profitent d’une situation », a tranché le maire.
Le dossier a été saisi au niveau du parquet près le tribunal civil des Gonaïves. Le chef de ce ressort, Me Marie Paul C. Valentin, a indiqué qu’une enquête a été diligentée afin d’élucider les faits. « Personne n’est au-dessus de la justice. Nous allons faire les suivis à la lumière de la loi », a fait savoir le commissaire. Il demande aux justiciables de continuer de faire confiance à la justice.
Jusqu’à 1h p.m., la tension régnait au centre-ville. Des barricades et des pneus enflammés étaient remarqués dans diverses intersections. Les gens couraient dans toutes les directions. Certaines zones étaient totalement désertiques. Les banques et les entreprises ont fonctionné au ralenti. Dans l’intention de rassurer la population, des patrouilles de police sillonnaient les rues de temps en temps. Dans l’après-midi, tout est revenu à la normale. Les activités ont repris tranquillement leur cours.
JC
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