L’Ecole de droit et des sciences économiques des
Gonaïves (EDSEG) est l’entité de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) qui
accueille le plus grand nombre d’étudiants. Elle est la plus exploitée. Presque
partout dans le pays, des annexes seraient illégalement implantées. Avec le
pullulement de ces centres qui n’offrent pas toujours une formation de qualité,
le décanat crie au scandale.
La dernière « annexe autoproclamée » est le Centre
universitaire Claire-Heureuse de Dessalines. Elle serait créée à l’insu du décanat,
a fait savoir Me Daniel Dupiton, vice-doyen. Le conseil d’administration exige
catégoriquement sa fermeture. Des parlementaires de l’Artibonite se seraient immiscés dans l’affaire pour convaincre les responsables du
contraire. Le décanat tient mordicus. « Nous ne céderons pas aux pressions, a
rassuré M. Dupiton. Toutes les annexes doivent fermer leurs portes. »
Le vice-doyen s'appuie sur la réussite de ses anciens
étudiants pour prouver le bien-fondé de cette décision. L’Edseg est une école
d’excellence, dit-il fièrement. Le décanat n’entend pas laisser ternir la
renommée internationale de cet établissement séculaire. « Nous sommes la
meilleure école de droit du pays. Nous devons préserver notre image », a
indiqué le professeur. Il a salué les efforts de tous les anciens qui brillent
dans le domaine du droit notamment, les dix-sept des dix-huit bâtonniers de la
république et les dernières lauréates de l’Ecole de la magistrature.
D’un autre côté, M. Dupiton dit reconnaitre que les
annexes permettent aux « étudiants hors campus » de rester concentrés sur leurs
études. Le responsable cite deux anciens qui ont réussi leur parcours grâce à
ces centres. L’un est actuellement en doctorat et l’autre est en passe de
briguer un poste de juge à l’une des cours d’appel du pays. En raison de son
faible budget et de ses ressources limitées, le décanat avoue ne pas être en
mesure d’encadrer ces établissements. Il doute fortement de la qualité de leur
formation.
Dans l’optique de satisfaire la demande croissante des
finissants, L’Edseg rêve d’implanter dans le pays des campus numériques. Ce
projet ambitieux, a expliqué M. Dupiton, exigera beaucoup de moyens. « Nous
voulons apporter le savoir au cœur du foyer de l’apprenant mais l’Etat n’est
pas encore conscient du besoin », a déploré le responsable.
L’Ecole de droit des Gonaïves offre des formations en
droit, en économie et en administration. Sa principale mission est de « former
des cadres pour la fonction publique et privée ».
JC/Le Nouvelliste
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