Des jeunes Gonaïviens exigent leur intégration




Un groupe de professionnels et d’étudiants gonaïviens ont organisé, le lundi 26 février 2018, un mouvement de protestation pour forcer l’Etat à les encadrer et à les intégrer dans l’administration publique. Ils ont énergiquement dénoncé la négligence des autorités qui, selon eux, provoque le départ massif des jeunes pour le Chili, le nouvel eldorado. Les manifestants exigent de meilleures conditions de vie.

Les protestataires sont des diplômés et des étudiants provenant de l’Ecole de droit et des sciences économiques des Gonaïves (Edseg) et de l’Université publique de l’Artibonite aux Gonaïves (UPAG). Pendant plusieurs heures, ces jeunes ont bloqué la nationale #1 à hauteur de Détour Laborde, sortie nord de la ville. Des pupitres et des pierres ont été utilisés pour obstruer les deux extrémités de cette zone. « Gen pou tout moun », « Ankadre etidyan », « Entegre jèn yo » sont les principaux messages affichés sur les pancartes qu’ils brandissaient. De temps à autre ils scandaient « Pa pouse m ! Mwen anvi ret nan peyi m ».

Les initiateurs du mouvement ont clairement exprimé leur ras-le-bol. Ils se disent lassés du laxisme et des promesses « fallacieuses » des autorités. Ces jeunes appellent les concernés à poser des actions concrètes visant à les assurer un lendemain meilleur. « Les jeunes sont la principale richesse d’un pays. Il est impératif de les encadrer et de les orienter », a déclaré M. Dachley Difficil, secrétaire de « Indiens », la structure estudiantine ayant lancé le mouvement. Il appelle l’Etat haïtien à mettre un terme à « l’exclusion juvénile » qui, a-t-il estimé, crée trop de frustrations dans la société. « Haïti est nôtre. Nous voulons servir notre pays », a-t-il soutenu.

Les jeunes perçoivent les différents problèmes auxquels ils font face comme une source de motivation. Ils veulent maintenir la pression jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Selon Jonas Gustin, un jeune professionnel, il est « absurde » que le militantisme et la médiocrité soient primés sur la compétence. « Toutes les conditions sont réunies pour nous forcer à quitter notre propre pays », s’est-il indigné. Les protestataires invitent les autres jeunes du pays à leur emboîter le pas. « Nous ne sommes pas seulement l’avenir du pays. Nous sommes également son présent. Faisons entendre notre voix !», a soutenu Lorenzo Louis, étudiant en science juridique.

Au début du mouvement, il y a eu une altercation entre les jeunes et les chauffeurs de taxi-moto. Un étudiant est sorti blessé à la tête. Il a reçu un coup de bouteille. A l’arrivée de la police, tout est revenu à la normale. Les organisateurs ont félicité le comportement des forces de l’ordre. Sous peu, ils projettent de publier un agenda d’activités pour amplifier leur lutte.

JC/ Le Nouvelliste

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