Des Gonaïviens hostiles envers l’actuelle administration




L’adresse à la nation du président de la République, Jovenel Moïse, n’a pas calmé les nerfs des étudiants des Gonaïves, chef-lieu de l’Artibonite. Avec fracas, ils sont revenus le 9 juillet à la charge pour exiger la démission de l’équipe gouvernementale qu’ils jugent « incompétente ». Au nord de la ville, leur mouvement a paralysé la circulation et a créé une vive tension.



Réputés pour leur opiniâtreté, les étudiants ne décident pas de rentrer à la maison. Sans surprise, ce lundi matin, ils ont bloqué la nationale #1 à hauteur de Détour Laborde, l’un des principaux axes routiers de la ville. Les protestataires réclament la démission de l’équipe en place. Selon eux, l’administration Moïse-Lafontant n’a pas la capacité de répondre aux besoins de la population. « L’incompétence de l’Exécutif est à l’origine de la situation chaotique du pays », a estimé Jokeberd Jean-Baptiste.

La protestation a été émaillée de violence. L’intervention de la police n’a pas amélioré situation. Les étudiants ont affronté les forces de l’ordre pendant quelques bonnes minutes. « Le peuple patauge dans la misère alors que des parlementaires et d’autres dignitaires inutiles jouissent de nombreux privilèges », s’est indigné un manifestant.

Le week-end écoulé, la situation était pire. Vendredi après-midi, des chauffeurs de taxi avaient improvisé un mouvement pour dénoncer l’augmentation des prix des produits pétroliers. Le lendemain, les étudiants accompagnés de quelques membres de la population avaient pris la relève. « Lajan petro karibe a malere pap peye l », chantaient-ils en chœur , très hostiles à l’égard du chef de l’Etat qu’ils traitaient de tous les mots.

Les protestataires avaient dressé plusieurs barricades enflammées sur la route nationale #1. Avec rage, le local de la délégation départementale de l’Artibonite a été vandalisé. Les vitres du véhicule du président de la cour d’appel, Me Octelus Dorvilien, ont été cassées par des jets de pierre. N’était l’intervention des initiateurs, un groupe d’extrémistes auraient incendié ce véhicule immatriculé « Service d’Etat ». Les forces de l’ordre ont dû lancer du gaz lacrymogène pour disperser la foule. Un étudiant n’ayant pas eu le temps de s’échapper a été sévèrement corrigé avant d’être interpellé. 

Le coordonnateur du Centre d’intervention et de débat public (Cidep), Marc-Eudes Pierre, dit appuyer le mouvement des citoyens exprimant leur ras-le-bol. Selon lui, c’est un droit fondamental. Par contre, M. Pierre déplore les actes de violence et de vandalisme. Il invite les protestataires à revendiquer pacifiquement.

JC/Le Nouvelliste 





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