Tentative d’évasion à la prison civile des Gonaïves



Jean-Marie Rochenel, porte-parole de la police locale
Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2018, à la « cellule Bagdad », 14 prisonniers ont tenté de s’évader du centre carcéral des Gonaïves. Quatre détenus opposés à cette évasion ont été grièvement blessés par les auteurs. Ils sont dans un état critique. Suite à ce coup raté, dans les parages de la prison, les dispositifs sont renforcés.

Les quatorze prisonniers indexés sont des condamnés. Leur sentence était récemment prononcée. Ils étaient sur le point d’être transférés dans d’autres centres carcéraux. Selon la police locale, Paul Angelo, le chef de file, et ses acolytes seraient aidés par d’anciens prisonniers. Ces derniers leur auraient procuré des scies à métaux, des rasoirs et des pinces coupantes. « Ces outils seraient introduits à la prison au moment où les prisonniers prenaient leur bain », indique le porte-parole, l’inspecteur Jean-Marie Rochenel. 

L’officier explique que le plan d’évasion a été déjoué grâce à la collaboration du major de la cellule, Annonce Petit-frère. Celui-ci a informé les geôliers à temps. M. Rochenel reconnaît la nécessité de renforcer la sécurité au sein de cette prison de fortune. « Nous avons déjà transféré onze des quatorze prisonniers », confie l’inspecteur qui félicite vivement ses frères d’armes qui, souligne-t-il, ont fait preuve de professionnalisme au cours de l’opération.

Le chef du parquet près le tribunal civil des Gonaïves, Me Marie-Paule Clerjuste, déplore les actes de violence enregistrés à la prison. Le magistrat s’inquiète un peu de l’état des victimes. « Les accusés seront jugés pour l’infraction qu’on leur reproche », rassure-t-il. « Bagdad » est une cellule très congestionnée. Selon le commissaire, plus de cent prisonniers y sont incarcérés. Ils sont détenus dans des conditions inhumaines, la promiscuité et subissent de mauvais traitements.

Le maire de la municipalité, Neil Latortue, se dit préoccupé de la présence des détenus sur la place d’armes, au cœur de la ville. Il annonce que dans un mois les clés du nouvel espace devant abriter provisoirement la prison seront remises aux autorités policières. Le maitre d’ouvrage, enchérit-il, est également conscient de l’urgence.

JC/Le Nouvelliste 


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