Blondina Sherley Dolcé inhumée, ses camarades restent mobilisés



Les obsèques de Blondina Sherley Dolcé, l’étudiante en sciences infirmières morte faute de soins à l’hôpital La Providence des Gonaïves (HPG) ont été chantées jeudi après-midi à Bois-Marchand, 1re section. De nombreuses personnes, dont des proches et camarades d’études, unies dans l’affliction, ont assisté à la cérémonie qui a été bouclée par une manifestation de rue.


A l’Église de Dieu de La Nouvelle Alliance, la morosité assiégeait l’assistance. Les visages étaient pâles et crispés. Des pleurs interminables. Des soupirs exprimant la douleur de l’âme. Dans ses messages aux Philippiens, l’apôtre Paul a expliqué que la mort est un gain pour les chrétiens. Mais aucun croyant n’était prêt à accepter le départ éternel de Blondina. Faute de soins à l’hôpital où elle a fait des stages, le dimanche 2 septembre 2018, à 21 ans, elle est partie sans concrétiser son rêve : soigner tout le monde sans aucun préjugé.

Le célébrant principal, le pasteur Pélamy Michel, dans son message, a remonté le moral de tous ceux qui se laissent emporter par la tristesse. En cette période difficile, il les invite à faire preuve de courage. Selon le révérend, dans toutes circonstances, le nom du créateur doit être béni. «Ne blasphémez pas ! En dehors de la volonté de Dieu, rien ne se passe», a-t-il soutenu. Le pasteur Michel demande aux proches et camarades de la défunte de se rapprocher encore plus de Dieu et de méditer sans cesse sur leur fragilité en tant qu’être humain. 

Entre deux barricades enflammées, les étudiants de l’Université publique de l’Artibonite aux Gonaïves (UPAG) ont délimité la zone où les funérailles ont été chantées. Après avoir salué la mémoire de leur bien-aimée enterrée au nord de la ville, ils ont regagné les rues pour continuer à réclamer justice pour la victime. Les étudiants n’entendent nullement lâcher prise. Ils projettent de perturber le bon fonctionnement des classes et des autres institutions. «Justice doit être rendue à Blondina. Si rien n’est fait, nous allons tout incendier pour contraindre l’État à prendre ses responsabilités», a menacé Louis-Jeune Louis, président du conseil des étudiants de l’Upag.

Le coordonnateur du Rassemblement des éclaireurs pour le développement de Bayonnais, Saintélus Sénéval, s’est élevé contre les actes de sabotage et de violence. Il déconseille aux manifestants l’utilisation de pneus enflammés. Selon le responsable, cette pratique est néfaste à la santé et renforce le réchauffement climatique.

Le chef du parquet près le tribunal civil des Gonaïves, Me Marie-Paule Clerjuste, lance un appel au calme. Le magistrat informe être saisi de ce dossier. En vue de fixer les responsabilités, le commissaire annonce une enquête.

JC/Le Nouvelliste 


Commentaires