«Je ne vois aucune issue. Malgré tous mes sacrifices, il m’est toujours difficile d’accomplir correctement mon devoir», s’est désolé M. William Armand, chauffeur de taxi-moto. Il condamne le silence du pouvoir en place. Dans le temps, s’est rappelé M. Armand, l’État se souciait un peu plus des citoyens. « Les travaux à haute intensité de main-d’œuvre nous facilitaient largement la tâche », dit-il. Le report de la rentrée scolaire est le plus grand souhait de ce chauffeur désappointé.
Au sein de son école, M. Fritzner Jean-Baptiste explique que de nombreux élèves n’ont pas encore payé la scolarité 2017-2018. Jusqu’à date, leurs carnets scolaires n’ont pas été réclamés. Cette année, M. Jean-Baptiste estime que les choses ont empiré. Il déplore la péripétie des parents qui ne savent plus à quel saint se vouer. « La négligence de l’État va trop loin », a lâché le responsable.
Le retard enregistré dans la mise en vente des ouvrages subventionnés ne fait pas le bonheur des parents. Selon un bouquiniste du centre-ville, la majorité des manuels originaux coûtent entre 250 et 500 gourdes. N’était les copies, certains élèves seraient dans le pétrin. «Nos autorités sont insensibles. En dépit de la situation socioéconomique, aucune action concrète n’est posée pour soulager la masse», s’est révolté M. Philippe Adlin, un parent.
Outre les parents, certains syndicalistes en situation irrégulière ne cessent d’exprimer leurs frustrations. Ils réclament leur nomination et le paiement des arriérés de salaire avant la réouverture des classes. Ces protestataires se montrent très hostiles. « Pas de rentrée des classes sans la satisfaction de nos revendications », a menacé M. Luis Olriche, membre de la ligue nationale des enseignants haïtiens (Lineh).
Des mesures pour accompagner les élèves
Depuis plusieurs semaines, l’administration communale s’efforce d’aménager les principales rues des quartiers vulnérables. Le chef de la municipalité, M. Neil Latortue, a indiqué que ces travaux rentrent dans le cadre des préparatifs de la rentrée scolaire. « Sans aucune difficulté, même après les pluies diluviennes, les élèves doivent pouvoir se rendre à l’école », a-t-il déclaré.
La police des Gonaïves s’est également dit prête à jouer sa partition. Son porte-parole, l’inspecteur Jean-Marie Rochenel, a informé que des dispositions ont été déjà prises pour protéger les enfants. Selon lui, les patrouilles mobiles seront intensifiées et des fouilles de routine seront effectuées dans des zones stratégiques. Entre 6h 30 et 9h a.m, a poursuivi M. Rochenel, il sera interdit aux poids lourds de traverser le centre-ville.
JC/Le Nouvelliste
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