En l’espace de trois jours, la police de l’Artibonite est accusée d’être à l’origine de la mort de quatre citoyens dont, deux par balle. Ces incidents survenus dans les communes des Gonaïves, Saint-Marc et Saint-Michel ont provoqué de vives tensions dans les régions. Des protestataires ont même tenté de fermer les commissariats pour se venger. Officiellement, l’institution n’a pas encore réagi. Elle dit être en train de collecter les informations.
Mardi après-midi, un vent de panique a régné dans la ville de Saint-Marc suite au décès de deux personnes. Selon les témoignages, la première victime a été heurtée par un chauffeur d’autobus qui ne voulait obtempérer à l’ordre de la police. Un agent qui ne digérait pas le geste du contrevenant a dégainé. Il a raté sa cible et le projectile, rapportent des témoins, a atteint un réparateur de pneus de la zone à la tête. Ces homicides ont soulevé la colère des membres de la population qui voulaient assiéger le commissariat.
Un peu plus tôt dans la journée, aux Gonaïves précisément à la rue Anténor Firmin, un laveur de voitures - qui avait un différend avec un autre homme qui aurait volé son portable - serait tombé sous les balles d’un policier qui aurait la charge de l’arrêter pour «voies de fait». Les résidents de la zone ont fustigé le comportement de cet agent qui, disent-ils, aurait semé le deuil dans les familles. «Les policiers n’ont nul droit d’agir ainsi dans un quartier populaire. Si timoun nou yo te pran bal, kisa yo ta pral di nou ?», s’est interrogée une mère visiblement choquée. La victime est tombée devant sa maison où ses enfants jouaient. D’après les habitants, le jeune a reçu une balle à la tête. Les résidents du quartier ont improvisé un sit-in pour exprimer leur mécontentement.
Dans la commune de Saint-Michel de l’Attalaye, entre dimanche et lundi, un détenu décédé quelques heures après son interpellation a également provoqué une vive tension. Des membres de la population se sont élevés avec fracas contre la police pour dénoncer ce décès. Ils ont même tenté d’incendier le commissariat. Des tirs nourris ont résonné dans la ville. Toutes les activités ont pratiquement été paralysées. Selon les protestataires, le détenu aurait rendu l’âme des suites d’une bastonnade à la garde à vue. Au cours des affrontements, au moins une personne a été blessée par balle. Son état serait stable.
Contacté par des journalistes, le porte-parole de la police régionale, l’inspecteur Jean-Marie Rochenel, déclare n’est pas être en mesure d’intervenir dans la presse. Pour l’instant, le focus est mis sur la sécurisation des commissariats.
JC/Le Nouvelliste
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