Procès de Clifford Brandt et consorts : prison à vie requise pour tous les accusés


Le procès de Clifford Brandt et ses acolytes, Edner Comé, Carlo Bendel Saint-Fort et Rico Pierre-Val atteint un stade très avancé. Après plusieurs reports, l’audience a été reprise cette semaine. À l’ouverture des débats généraux, mardi dernier, les représentants du ministère public, dans leur réquisitoire, ont requis la condamnation à perpétuité de tous les accusés. Dans le camp de la partie défenderesse, cette demande a fait un tollé. 

En marge de la séance, Me Gélin Lemoine, avocat de l’ex-inspecteur de police, Edner Comé, est le premier à s’élever contre les conclusions des parquetiers. Il a qualifié de « galimatias » le réquisitoire du ministère public. Il soutient fermement que son client n’est pas un accusé, mais un témoin. Le défenseur a rappelé qu’Edner Comé n’a jamais formé pourvoi en cassation.  Partant de cette considération, il a indiqué qu’aucun tribunal de renvoi ne peut condamner son client. « Nous attendons la reprise de l’audience pour faire valoir ce point de droit », a-t-il déclaré. 

Les avocats de Clifford Brandt ont déjà développé leur thèse. Pendant plusieurs heures, le mercredi 20 mars 2019, ils ont mis l'accent sur les troubles mentaux dont souffrirait le présumé kidnappeur pour demander son acquittement. Selon les défenseurs, Clifford Brandt –quoiqu’impliqué dans l’enlèvement des jeunes Moscoso - n’avait pas agi de son propre chef. Dans un tel cas, ont-ils renchéri, l’élément intentionnel ne peut tenir. 

Dans leur plaidoirie, les avocats de Brandt ont soulevé le principe stipulant qu' « On ne punit que les êtres libres et conscients ». Ils ont demandé au doyen du tribunal criminel, Me Denis Pierre Michel, de ne pas donner suite à la demande du ministère public et de ne pas céder à la pression de « l’opinion publique perverse qui a déjà condamné » leur client.  Ils ont cité plusieurs cas similaires tirés pour la plupart des anciens numéros du journal pour renforcer leurs arguments.  « La similitude n’est pas toujours de mise en droit pénal », a lâché le juge visiblement fatigué par les longues heures de plaidoirie du conseil de défense de Brandt. 

Aux environs de six heures du soir, la séance a été levée. À la demande des avocats d’Edner Comé, le juge a pris une suspension d’audience jusqu’au mardi 26 mars 2019. Afin de se statuer sur cette affaire, la semaine prochaine, le magistrat souhaite faire de son mieux pour clore les débats généraux. À cet effet, il entend organiser deux séances consécutives en vue de permettre aux avocats des trois autres accusés de plaider le fond de l’affaire. 

JC/Le Nouvelliste 

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