Un cambiste tué par balle aux Gonaïves


Dans la matinée du vendredi 8 mars 2019, aux environs de 7h, trois hommes non identifiés ont tué par balle un cambiste, le pasteur Robert Dieudonné, dans les parages de la mairie des Gonaïves. Des témoins ont rapporté que les malfrats qui circulaient à motocyclette, après leur forfait, se sont enfuis avec l’argent de la victime. Ce meurtre crapuleux a laissé les autres cambistes du coin dans la peur et la consternation. 

Alors que toutes les activités se déroulaient tranquillement à la rue Clerveaux, trois individus se sont pointés devant le pasteur Dieudonné qui sous-traitait avec des hommes d’affaires. Ils l'ont exigé de leur remettre sa valise. Selon les témoins, le cambiste a refusé et se serait même battu avec eux. Devant sa réticence, sans hésitation, les bandits lui ont tiré dessus avant d’accomplir leur mission. Malgré les tentatives des riverains, la victime n’a pas survécu à ses blessures. Des personnes ayant côtoyé ce pasteur souriant et humble étaient inconsolables. Le quartier est on ne peut plus sombre. 

Après la mort de Rony Sénatus le 15 janvier dernier, Robert Dieudonné est le deuxième cambiste à être tué par balle, en plein jour, au centre-ville, dans l’espace de deux mois. Ces actes malhonnêtes plongent leurs pairs dans de profondes réflexions. Ils se questionnent sur leur sécurité et l’avenir de ce secteur informel. « Le meurtre de Robert nous déchire le cœur. Nous avons l’impression que nous sommes livrés à nous-mêmes », a lâché un cambiste entre des sanglots.

Le chef du parquet près le tribunal civil des Gonaïves, Me Sérard Gasius, a indiqué qu’une enquête visant à retrouver les meurtriers de Robert Dieudonné est déjà en cours. Le magistrat a déploré le manque de solidarité des citoyens de la zone. « De nos jours, la peur bat son plein. Les gens ne veulent plus secourir leurs semblables », a regretté le commissaire. Il lance un appel à l’entraide en vue de renforcer les efforts des autorités.

La veille du meurtre de Robert, trois individus circulant à motocyclette se sont attaqués à une dame qui revenait de la banque. Quelques jours plus tôt, un employé de la mairie a été agressé par un homme armé sur la place d’armes. Dans le même périmètre, le mois écoulé, trois hommes armés ont attaqué un confrère qu’ils confondaient avec un cambiste. De plus en plus, les fauteurs de troubles gagnent du terrain. Presque tous les soirs, des rafales sont entendues dans différents quartiers de la ville. Les chevaliers de nuit ne chôment pas non plus. Ils pillent des maisons et s’en prennent à des passants. Cette situation perturbe vivement l’esprit des citoyens paisibles. 

JC/Le Nouvelliste 

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