Affaire des armes de Saint-Marc : le parquet requiert l’acquittement de quatre inculpés, dont Godson Orélus


M. Godson Orélus/Le Nouvelliste 
Le chef du parquet près la cour d’appel des Gonaïves, Me Yves Martial, a requis mardi l’infirmation de l’ordonnance de clôture relative à l’enquête sur l’importante saisie d’armes à feu à Saint-Marc le jeudi 8 septembre 2016. Selon le magistrat, cette décision rendue par le juge Dieunel Luméran est entachée d’irrégularités. Dans ce cas, il a sollicité l’acquittement des inculpés Godson Orélus, ex-chef de la police nationale, Réginald Delva, ancien ministre de l’Intérieur, André Jonas Vladimir Paraison, ancien chef de la sécurité générale du palais national et Sandra Thélusma. En revanche, Me Martial a réclamé le maintien de la poursuite engagée contre Ronald « Roro » Nelson et les autres inculpés fugitifs.  

Après avoir analysé l’ordonnance de clôture et les griefs des parties, Me Martial a souligné en gras la dénaturation des faits, l’excès de pouvoir et la violation des droits de la défense. Dans cette même affaire, l’instructeur a rendu deux ordonnances. La première date du 18 juillet 2017 et la seconde du 3 décembre 2018. De l’avis du commissaire, ceci est une grave erreur. « L’œuvre du juge n’a pas respecté le principe de l’indivisibilité de la cause », a-t-il argumenté. Dans ses conclusions, le parquetier a soutenu qu’il n’y avait pas suffisamment d’indices pour poursuivre Sandra Thélusma et les trois anciens dignitaires.  Cette réquisition a réjoui M. Orélus qui a été incarcéré pendant plusieurs mois à Saint-Marc. « Béni soit l’Eternel ! », a-t-il crié haut et fort.

Parallèlement, Me Yves Martial a fait savoir qu’il y a lieu de poursuivre le directeur de Global Dynasty Corps, Jimmy Joseph, Junior Joël Joseph, Momplaisir Edouard et Charles Durand comme auteurs et co-auteurs des faits de contrebande, d’association de malfaiteurs et de blanchiment de capitaux. Ces infractions sont prévues et punies par le décret sur l’administration de la douane, la loi du 14 novembre 2013 sur le blanchiment des capitaux et le décret du 23 mai 1989 fixant les conditions d’appropriation, de détention et d’utilisation d’armes à feu et de munitions.  

Le chef du parquet a également indiqué, dans son réquisitoire, qu’il y a assez de charges et d’indices concordants pour poursuivre Ronald « Roro » Nelson. Ce personnage est accusé de complicité des faits de contrebande, d’association de malfaiteurs et de blanchiment de capitaux. En tant que chef de la poursuite pénale, Me Yves Martial déclare agir en son âme et conscience. « J’ai rendu mes conclusions tout en ayant la loi et la vérité comme boussole », a-t-il renchéri.     

Le président de la cour, Me Octélus Dorvilien, dit prendre note de la réquisition du parquetier. À cette phase, il a fait savoir que toutes les plaidoiries ont pris fin. M. Dorvilien invite les parties à communiquer leurs pièces afin que le conseil des juges puisse statuer sur cette affaire. Il a garanti que l’arrêt serait rendu dans le délai imparti par la loi.

JC/Le Nouvelliste 

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