Artibonite : la sécheresse détruit près de 50% des récoltes


Une plantation de riz dans l'Artibonite/Le Nouvelliste 
Le département de l’Artibonite, l’une des plus grandes zones de production du pays, est en proie à la sécheresse depuis environ six mois. De plus en plus, les cultivateurs de la région se plaignent des dégâts causés par cette situation pernicieuse. Selon les évaluations de la Direction départementale agricole, près de 50% des récoltes sont détruites au cours de la campagne d’hiver. Un coup dur pour les paysans qui n’ont aucune autre source de revenu. 

2019 est une année spéciale, a souligné le directeur départemental, l’Agr. Renaud Géné. En raison du réchauffement climatique, a-t-il indiqué, la sécheresse a pris une large proportion. Dans certaines communes, dont Gonaïves, L’Estère et Anse-Rouge, le niveau des nappes phréatiques a complètement diminué. Beaucoup de plantations sont détruites. Même l’eau pour abreuver les animaux se fait rare. « Nous avons perdu la majorité de nos récoltes. Cette situation empire nos conditions de vie », a déploré M. Ernest Pierre-Saint, cultivateur à Petite-Desdunes, 2e section de L’Estère. 
Dans la plaine des Gonaïves, le grenier de plus de 300 000 habitants, les dégâts sont considérables. En raison d’une rareté de courant électrique, pendant un mois environ, l’eau n’a pas ruisselé dans les champs. Cela a entrainé la destruction d’une bonne partie des plantations de poireaux et de haricots. « C’est une catastrophe ! a lâché M. Yvon Gaston, chef du conseil d’administration de Pont -Tamarin, 1re section des Gonaïves. Beaucoup de paysans misaient sur ces récoltes le paiement de la scolarité de leurs enfants. »   

Des mesures d’accompagnement  

Le directeur départemental de l’agriculture s’est dit conscient des difficultés auxquelles sont confrontés les cultivateurs. Il informe que des mesures seront prises durant la campagne de printemps en vue de les accompagner. D’après M. Géné, les semences seront subventionnées et des travaux à haute intensité de main-d’œuvre seront réalisés. « L’ensemble des projets seront financés par des partenaires. L’objectif est de permettre aux planteurs d’avoir de l’argent pour mener à bien leurs activités », a indiqué le responsable.  

Dans la foulée, de concert avec la Banque interaméricaine de développement (BID), Renaud Géné annonce l’installation de 15 pompes à énergie solaire dans la plaine des Gonaïves.  D’autres seront également placées, poursuit-il, sur des puits qui ont été forés à Bonald et Petit Carénage, deux localités d’Anse-Rouge.  « À toutes les saisons de l’année, nous allons utiliser la nappe souterraine pour répondre aux besoins des planteurs. C’est le meilleur moyen de lutter contre les effets néfastes de la sécheresse », a fait savoir M. Géné. Il appelle à la collaboration de tous les acteurs concernés pour le redressement du secteur agricole dans la région de l’Artibonite. 

JC/Le Nouvelliste 

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