Lakou Soukri Danache : les responsables appellent la première dame à honorer ses promesses

La mambo Marie Carmel Delva, cheffe du Lakou Soukri/Division Kongo, et sa nouvelle impératrice, Chéranda Mondestin, ont renouvelé cette semaine leur engagement de protéger ce patrimoine. Elles entendent se sacrifier pour accomplir la tâche que leur ont confié les loas. À environ trois mois de la fête traditionnelle du lakou, les dignitaires appellent Martine Moïse, première dame de la République, à honorer sa promesse de reconstruction du péristyle.

Selon la mambo Delva, qui est en chaire depuis 11 ans, Mme Moïse a fait cette promesse lors de sa dernière visite en mars dernier.  Un peu plus tard, un groupe d’ingénieurs s’étaient rendus sur place pour évaluer le chantier. Depuis lors, explique l’administratrice, aucune suite n’est donnée. Le péristyle, qui a été réaménagé sous l’administration de feu président René Préval, s’avère trop restreint pour les grandes cérémonies. « Le nombre d’initiés augmente considérablement. L’enceinte ne peut plus les recevoir tous », a indiqué la responsable. 

La fête annuelle de l’habitation Soukri coïncide avec la cérémonie du Bois-Caïman. Elle se tiendra du 14 août au 3 septembre. La mambo souhaite la célébrer dans un espace agréable où tous ses fils et filles se sentiront confortables. N’ayant pas suffisamment de moyens pour s’offrir cette œuvre, elle appelle Martine Moïse à faire preuve de diligence. « Nous aimerions que tout soit prêt à temps », s’impatiente Marie Carmel Delva. 

Fraîchement installée dans ses fonctions, après le choix par les esprits, l’impératrice Mondestin s’engage à lutter pour sauvegarder la renommée de ce haut lieu mystique, comme l’aurait voulu son fondateur, feu le hougan Figaro. En tant que relationniste public, dès la semaine prochaine, le dignitaire envisage de s’entretenir avec tous les acteurs concernés, dont la première dame. « Avec le soutien des loas et de la mambo, nous ferons œuvre qui vaille », s’est convaincue Mme Mondestin. 

Lakou Soukri Danache est situé à environ 12,5 kilomètres au nord des Gonaïves. Il est l’un des trois principaux sites mystiques de la commune. Ses initiés pratiquent le rite kongo, la famille des loas ginen.  

JC/Le Nouvelliste