Pour une deuxième semaine consécutive, aux Gonaïves, des manifestants ont investi les rues pour exiger la démission du chef de l’État, Jovenel Moïse. Si le concerné n’écoute pas la voix de ces derniers, comme en 2004, les protestataires projettent de recourir à la lutte armée pour atteindre leur objectif. En vue d’éviter une hécatombe dans le pays, ils appellent le président à quitter le pouvoir au plus vite.
Issus des quartiers populaires, ces protestataires aguerris n’entendent pas lâcher prise. À tout prix, ils veulent renverser l’équipe en place. Ils déclarent en avoir assez de la misère et de la corruption qui entravent le développement du pays. Dans la manifestation de ce lundi, les opposants n’ont pas manqué de scander des propos hostiles au chef de l’État. Ils l’ont traité de tous les mots. « Ale w prale sexy », « Jovenel mantè », entre autres, ont-ils chanté.
Selon les manifestants, le flambeau de la mobilisation restera allumé jusqu’à nouvel ordre. Le départ de Jovenel Moïse, ont-ils déclaré, est l’unique moyen d’améliorer les conditions de vie de la population. « Olye m mouri grangou m pito mouri pa bal », ont scandé en choeur les manifestants. L’un des leaders du mouvement, Fritz Désir, proche de Youri Latortue, a expliqué que la protestation peut s'intensifier à n’importe quel moment. « Il n’y a pas d’autre issue, Jovenel doit partir », a-t-il soutenu.
Dans les prochains jours, d’autres manifestants [plus directs] projettent de prendre les armes contre le président s’il reste dans son entêtement. Ils expriment leur volonté de « refaire 2004 », mouvement armé ayant renversé l’ex-président Jean-Bertrand Aristide. Ils n’écartent pas non plus la possibilité de tout réduire en cendres. « Mizè a twòp pou nou. Nou p ap negosye », se sont révoltés ces citoyens vigoureux, pleins d’avenir. Ils ont indiqué que le « dechoukaj » est proche. Ces militants appellent les directeurs départementaux et les autres fonctionnaires à lâcher Jovenel Moïse s’ils ne souhaitent pas être considérés comme des « complices ».
Dans la cité de l’Indépendance, la protestation anti-Jovenel Moïse a quasiment paralysé les activités. Des barricades enflammées sont dressées dans plusieurs dans plusieurs coins. Les institutions publiques n’ont pas fonctionné. Les entreprises privés et les banques commerciales sont également restées fermées. De nombreuses écoles sont obligées de renvoyer leurs élèves qui devraient subir des épreuves finales. Le marché communal a été vidé de très tôt.
Le service de la voirie est dysfonctionnel depuis deux semaines. Actuellement, certains quartiers de la ville des Gonaïves sont comme des zones abandonnées. Ils sont insalubres. Dans presque tous les coins, des tas d’immondices et des résidus de pneus sont remarqués. L’environnement est loin d’être agréable.
JC/Le Nouvelliste
Que la lumière soit faite sur Haïti
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