Rareté de carburant aux Gonaïves, des chauffeurs et des revendeurs s’affrontent


À la stupéfaction de plus d’un, un groupe de chauffeurs de taxi-moto se sont insurgés, le mardi 27 août 2019, contre la rareté des produits pétroliers dans les stations-services. Frustrés et mécontents du laxisme des autorités, les protestataires s’en sont violemment pris aux détaillants du centre-ville. L’affrontement qui a éclaté entre les deux groupes a créé une vive tension dans les parages du Lycée Fabre Nicolas Geffrard.

Les chauffeurs de taxi-moto ont organisé ce mouvement spontané pour exprimer leur ras-le-bol. Ils déclarent en avoir assez de la flambée des prix du carburant. Ce matin, plusieurs d’entre eux affirment avoir acheté le gallon de gazoline à 600 gourdes. Ils estiment que c’est de la méchanceté. Il y a cinq mois, face aux réprimandes des autorités, ils exprimaient leur solidarité envers les marchands ambulants.

En raison de la rareté, ces dernières semaines, le prix des trajets a doublé. Il faut au moins cinquante gourdes pour aller d’un quartier à un autre. « Nous roulons dans les rues sans trouver de passagers. Les gens n’ont pas toujours les moyens de s’offrir nos services », se plaint un chauffeur.

Sans aucune hésitation, les protestataires ont lancé l'assaut contre les revendeurs du centre-ville. Ils ont renversé certains récipients et troué d’autres. Les détaillants ont riposté à leur tour. Echange de coups de poings, jets des pierres. Une véritable panique. Dans les deux camps, des personnes en sont sorties blessées. Cette scène violente s’est déroulée en face du parquet, à quelques mètres du commissariat.

Les protestataires ont menacé de revenir à la charge si les autorités refusent d’assumer leurs responsabilités. « Faute d’essence, les pompes sont fermées. Or les marchands ambulants en trouvent pour faire du marché noir », ont-ils dénoncé. Après les échauffourées, la brigade municipale a saisi plusieurs récipients d’essence.

Suite à l’incendie d’une maison où ont été stockés des produits pétroliers, en début d’année, l’administration communale avait formellement interdit la vente de carburants dans les rues. Les mesures n’ont pas tenu longtemps. Depuis la pénurie, au vu et au su des responsables, les marchands ont regagné les rues en toute quiétude. Ils pullulent dans tous les coins. Beaucoup de citoyens continuent de dénoncer cette pratique qu’ils jugent dangereuse. Des consommateurs ont également dénoncé certains propriétaires de pompes qui, clandestinement, fourniraient du carburant aux détaillants.  

JC/Le Nouvelliste 

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