Vers la première édition du Festival international de vodou en Haïti


La ville des Gonaïves, haut lieu mystique d’Haïti, accueillera du 12 au 14 août 2019, la  première édition du Festival international de vodou (FIV). Des conférences-débats, des visites guidées dans les lakous, des expositions d’œuvres d’art vodou constitueront, entre autres, la toile de fond de cette manifestion culturelle et spirituelle. Lever le rideau mystérieux et superstitieux du vodou, patrimoine culturel quasiment négligé, est le bien-fondé de ce nouvel évènement. 

Le FIV est une initiative de l’Association de promotion d’arts (APA). Selon les initiateurs, l’idée est née d’un constat alarmant : le dédain de la population vis-à-vis du vodou qui est un culte ancestral.  Afin d’éviter une débâcle colossale, le président du festival, Bekens Petit-Homme, a indiqué qu’il était important de tirer la sonnette d’alarme et de changer la perception négative des gens à l'égard de ce mode de vie. « Il est du devoir de chaque Haïtien de contribuer à la sauvegarde de la culture vodou qui est l’un des piliers de l’identité de la nation », a-t-il souligné. 

Le festival se veut un moyen de reconstruire plus de quatre siècles d’histoire entre l’Afrique, l’Amérique et l’Europe. Dans cette perspective, plusieurs personnalités et institutions nationales et internationales œuvrant à la promotion du vodou sont invitées à y participer. Parmi ces dernières, citons Augustin St Clou, roi du vodou haïtien, Kate Rames, prêtresse issue de New Orléans (USA), Kinoss Dossou, président du Festival des Arts Vodoun de Bruxelles. Sont également attendus des représentants de la Konfederasyon nasyonal vodouyizan ayisyen, du festival de vodou de Bénin et du Bureau national d’ethnologie (BNE).   

Durant les trois jours de cet évènement culturel et spirituel, des activités spécifiques à la tradition vodou sont programmées. D’abord, un défilé de rue pour faire tomber le masque du marronnage ou de l’hypocrisie qui empêche certains pratiquants d’assumer leur identité. S’ensuivront une exposition visant à promouvoir les œuvres d’art vodou qui ont toujours suscité la peur, une exposition gastronomique pour présenter les mets typiques du vodou et des excursions vers les sites mystiques des Gonaïves. En outre, en vue de dissiper certaines zones d’ombre, il y aura des shows mystiques, des ateliers de réflexion animés par des universitaires haïtiens et étrangers, des projections de documentaires et des concerts avec des groupes « rasin ». 

Plusieurs groupes ont déjà confirmé leur participation à ces spectacles, d’après M. Petit-Homme. C’est le cas de Rèv, Kanpèch, Choukbwa libète et Gayak. Côté préparation, le président du festival a confié que tout est fin prêt. Il invite toute la population haïtienne à se joindre au comité organisateur afin de garantir la réussite de cet évènement.  « Le vodou est nôtre. Il nous faut rehausser son image et préserver sa valeur intrinsèque », a soutenu M. Petit-Homme. 

JC/Le Nouvelliste 

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