Le soulèvement anti-Jovenel Moïse s’intensifie aux Gonaïves

Photo: Wisly Dabbò Zoe Pierrette

Dans une atmosphère tendue, vendredi 27 septembre 2019, les opposants de Jovenel Moïse ont manifesté dans les rues des Gonaïves. Très acides envers le pouvoir en place, les protestataires ont pris pour cible certaines institutions publiques dont, la délégation départementale de l’Artibonite. Ils ne jurent que par la démission du chef de l’Etat qu’ils traitent de tous les mots. 

A travers une opération baptisée « Moun fou », les manifestants ont avoué leur intention de s’attaquer aux symboles du pouvoir en place et à tous ceux qui le soutiennent. Pour prouver de quoi ils sont capables, ces protestataires ont saccagé et tenté d’incendier le bureau de la délégation départementale de l’Artibonite, vendredi matin. Grâce à l’intervention du service d’incendie de la ville, l’incendie a été rapidement maîtrisé. Selon les constats, les dégâts ne sont pas considérables. 

Dans l’après-midi, les insurgés munis de machettes, de bâton et de piques ont tenté de prendre d’assaut le poste de police de Bigot. Le bâtiment a essuyé des jets de pierre. Soutenus par une patrouille de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO) les agents qui cantonnaient au poste de Bigot ont résisté. Ils ont lancé du gaz lacrymogène et tiré des coups de feu en l’air pour disperser les manifestants disséminés dans tous les coins. L’affrontement entre les deux camps a provoqué une vive tension dans le quartier. Au moins une personne a été blessée par balle. 

Peu avant cette attaque, les manifestants se sont attaqués au commissariat Toussaint Louverture où un bon dispositif de sécurité a été établi. « Vle pa vle fòk Jovenel ale », « Aba prezidan enkilpe », sont entre autres les slogans que les manifestants ont scandés sur tout leur parcours. Les manifestants se disent prêts à s’engager dans une guerre civile si le président de la République refuse de remettre sa démission. « Le règne de Jovenel (Moïse) arrive à son terme. Il doit partir pour empêcher au pays de sombrer dans une crise humanitaire », a lancé un opposant.  

Toutes les activités étaient au point mort ce vendredi. Les rues étaient vides comme s’il y avait couvre-feu. Quelques rares motocyclettes assuraient le trajet interzone. Des barricades enflammées ont été dressées dans tous les quartiers populaires. A Détour Laborde, en face de l’Ecole de droit, plusieurs câbles du réseau de la compagnie de téléphonie mobile Natcom ont été remarqués sur la chaussée. A Poteau, localité située au nord de la ville, des protestataires avaient bloqué la route nationale #1 avec un arbre géant. 

JC/Le Nouvelliste 

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