Artibonite : les syndicats d’enseignants se rallient à la lutte anti-Jovenel Moïse

Photo d'illustration/manif d'écoliers aux Gonaïves

Six semaines après la fermeture des classes, les syndicats d’enseignants de l’Artibonite s’élèvent contre le maintien au pouvoir du chef de l’Etat, Jovenel Moïse. L’école étant « le miroir de l’avenir d’une nation », ils appellent le président à partir au plus vite afin de favoriser le dénouement de la crise. Pour renforcer leur position, le jeudi 24 octobre prochain, ces structures projettent de marcher pacifiquement dans les rues des Gonaïves, chef-lieu du département. 

Les troubles politiques auxquels fait face le pays depuis plusieurs mois ne laissent indifférent aucun citoyen. Dans l’Artibonite, après les opposants farouches et les défenseurs des droits humains, les éducateurs montent au créneau pour contraindre le président à la démission. « Depuis environ deux mois, le pays n’est plus dirigé. Le président doit tirer sa révérence pour préserver la nation d’une crise humanitaire aiguë », a déclaré Didier Pierre, président de la Plateforme des syndicats d’enseignants de l’Artibonite (PSEA).

De l’avis de M. Pierre, il est inconcevable que les enfants soient victimes de l’irresponsabilité du garant de la bonne marche des institutions. A cet effet, il invite les élèves et les autres secteurs à fouler le macadam jeudi prochain en vue d’exprimer leur ras-le-bol. « Actuellement, en raison des turbulences, près de trois millions d’enfants ne peuvent jouir de leur droit à l’éducation. C’est inacceptable !», a tempêté le syndicaliste. Il reste persuadé que le renversement du pouvoir en place est l’unique moyen de créer un climat stable et sécuritaire dans le pays.

Pour sa part, le syndicaliste Jean Lubin Paul soutient la nécessité de maintenir la pression contre le chef de l’Etat qui, dit-il, est un « incompétent » et un « insouciant ».  Le professeur de philosophie est convaincu que la destitution de Jovenel Moïse est le premier pas à franchir dans la lutte pour l’instauration d’un nouveau système politique dans le pays. « L’éducation est à un peuple ce que l’essence est à une lampe. Un président qui ne peut pas garantir ce droit n’est pas à la hauteur de sa tâche », s’est irrité M. Paul. Il encourage ses pairs à converger leurs ressources pour repenser une fois pour toutes le secteur éducatif qui est confronté à de nombreux problèmes récurrents.  

JC/Le Nouvelliste 

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