Viol collectif à la prison civile des Gonaïves, des organisations condamnent la négligence des autorités



Photo d'illustration/Google Images
Douze des treize femmes écrouées à la prison civile des Gonaïves ont été victimes de viol collectif. Au cours de la tentative d’évasion qui a eu lieu, les jeudi 7 et vendredi 8 novembre derniers, les victimes ont été abusées par plusieurs des prisonniers (315 hommes au total) avec qui elles cohabitaient. Cette action soulève la colère et l’indignation de plus d’un.

Selon des témoignages, sans préservatif, certaines ont été violées jusqu’à douze fois. Dans le hall de cet espace inadapté, elles ont vociféré énergiquement. Mais en vain. Selon le défenseur des droits humains, Me Michelet Dorgilles, la seule femme qui n’a pas été violée avait passé la nuit avec son copain, le «major» de la prison.  

« C’est écœurant ! », s’est emportée Louisette Vertilus, coordonnatrice de la Plateforme des femmes organisées pour le développement de l’Artibonite (Plafoda). Elle a condamné cet incident qui risque de ruiner la vie des victimes. Beaucoup de prisonniers, a soutenu la militante, sont séropositifs. « Avant les 72 heures, nous avions fait le nécessaire pour accompagner les victimes », a-t-elle indiqué. Mme Vertilus a dénoncé le manque de respect de la dignité de ces femmes qui auraient été transférées à Saint-Marc presque nues.

Le chef du parquet près le tribunal civil des Gonaïves, Me Serard Gasius, a félicité les victimes qui ont finalement accepté de s’exprimer. Selon le commissaire, depuis plusieurs jours, un psychologue est à leur chevet. En collaboration avec le greffier de la prison, a renchéri le chef de la poursuite pénale, des dispositions seront prises pour aider les victimes à identifier leurs agresseurs. « Les coupables seront punis pour cette nouvelle infraction s’ils n’étaient pas condamnés à perpétuité », a soutenu Me Gasius.

En dépit des failles de sécurité et des critiques de toutes sortes, le cap est actuellement mis sur la réparation des cellules. D’après Me Gasius, le ministère de la Justice exige que ces travaux soient exécutés au plus vite pour faciliter le retour des 327 prisonniers transférés dans plusieurs centres carcéraux. « Pas question que les prisonniers retournent dans ces cachots. Les responsables doivent faire preuve d’humanité », s’est révolté Me Michelet Dorgilles, coordonnateur de Medha-Droits humains.  



Jusqu’à présent, beaucoup de parents ne savent où se sont détenus leurs proches. M. Henriquez Auguste, a déploré le laxisme des autorités dans la gestion de ce dossier. « Il est inconcevable de continuer à détenir les citoyens dans des conditions infrahumaines », s’est-il indigné. À l’instar des autres défenseurs des droits humains, M. Auguste appelle à la construction d’une nouvelle prison répondant aux normes internationales.

JC/Le Nouvelliste 

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