Le désarmement pour réduire l’insécurité aux Gonaïves




Ces dernières semaines, les actes d’insécurité prennent de l'ampleur dans la cité de l’Indépendance. Tout le monde en parle. Le vol de nuit, le braquage et le vol à la tire sont les cas les plus fréquents. Des citoyens plaident en faveur d’un programme de désarmement et de réinsertion sociale pour résoudre ce problème redoutable.


En l’espace de quinze jours, au moins six personnes sont braquées. Selon des témoignages, les bandits exigent des victimes le montant exact de la somme qu’elles ont en leur possession. Dans certains quartiers du centre-ville, dont Descahos, Destours Laborde, et à Biennac, quasiment tous les soirs, des jeunes s’attaquent à des passants. Ils emportent téléphones, bijoux et argent. Les patrouilles policières se font rare dans les rues.  La nuit, les malfrats profitent du black-out pour troubler le sommeil des citoyens.

Selon Me Michelet Dorgilles, avocat au barreau des Gonaïves, les citoyens ont une part de responsabilité dans la remontée des actes d’insécurité. Dans ses propos, l'homme de loi évoque leur passivité et leur manque de solidarité. « Les citoyens sont des maillons importants dans la chaîne de la sécurité publique. Ils doivent s’entraider », a indiqué M. Dorgilles. Ce dernier invite à un changement de comportement et une société civile forte et organisée.

De son côté, Jean Rony Lima, militant de droits humains, assimile l’insécurité grandissante aux retombées du mouvement « peyi lòk ». La meilleure façon d’y remédier, avance M. Lima, est la mise en place d’un programme de désarmement. « Tant que les armes sont en circulation la situation demeure », a-t-il prévenu. Après ledit processus, M. Lima conseille aux responsables d’encadrer les activistes politiques afin de faciliter leur réinsertion dans la société.

Me Luc Occéra, membre de la société civile, appelle les autorités à agir au plus vite pour éviter le pire. De son avis, les gens qui sont armés n’accepteront pas de mourir de faim. « En plus d’être un moyen de défense pour certains, l’arme reste un gagne-pain », a souligné M. Occéra. En vue d’obtenir des résultats efficaces et durables, d’autres acteurs souhaitent la tenue d’un forum entre toutes les forces vives de la communauté. Ils se sont tous résolus à accompagner les responsables dans la lutte contre le banditisme.

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