Coronavirus : en attendant l’application des mesures, des Gonaïviens flirtent avec le danger



Marche Salomon. Photo: Radio Canada
Malgré l’urgence sanitaire déclarée, la majorité des Gonaïviens n’ont pas changé de comportement. Ils ont continué de mener leurs activités comme en temps normal. En raison de cette situation inquiétante, les autorités entendent sévir contre les récalcitrants.





Les constats ont prouvé que la population locale ignore grandement les effets néfastes du Covid-19 qui secoue notre planète. Plus d’un qualifie les mesures préventives de « politiques » et de « diversion ». Ils refusent de se plier aux exigences des autorités et négligent les principes d’hygiène.

Au marché public, les détaillants sont serrés comme des sardines. Ils parlent entre eux sans un masque de protection. D’autres vocifèrent pour attirer l’attention des consommateurs. Toutefois, quelques marchandes se montrent plus ou moins conscientes. « Même si c’est un peu difficile, je me fais le devoir de me laver les mains de temps en temps », a affirmé l’une d’entre elles. Notons que dans la périphérie, il n’y a pas de station de lavage de mains ni un kiosque de la Direction nationale d’eau potable (Dinepa).

Pour les transports en commun, c’est la même remarque. Les camionnettes sont bondées de passagers. Comme d’habitude ! Les motocyclistes transportent jusqu’à trois personnes. Dans les entrées et les sorties de la ville ainsi que dans les zones stratégiques, aucun point de contrôle n’est constaté. Tout le monde agit comme bon lui semble.

Les funérailles ne pas sont chantées dans la stricte intimité familiale. Tranquillement, des dizaines de personnes, côte à côte, défilent dans les convois.

Beaucoup de chrétiens protestants ne digèrent pas l’interdiction de se réunir en groupe. Ils étaient nombreux dimanche à participer au culte. En l’occasion, des requêtes spéciales ont été adressées à Dieu. « Se pou kowona a disparèt nan non Jezi ! » Ainsi termine la prière d’un pasteur d'une église de la ruelle Saintilus à Bigot. Parallèlement, au centre-ville, plusieurs temples ont été fermés par les autorités compétentes. Aucune interpellation n’a été faite.

Le couvre-feu, jusqu’à date, n'est pas totalement respecté. Au-delà de 8h du soir, la vie se poursuit dans certains quartiers. Le commissaire du gouvernement des Gonaïves, Me Serard Gasius, invite les citoyens à suivre les consignes des autorités. Il menace de mettre sous les verrous tous ceux qui refusent d’obtempérer.

Dans les zones reculées où les infrastructures de base font défaut, les citoyens ne sont pas imbus de l’impact de la pandémie. Certains assimilent le coronavirus au choléra. James Syno, un jeune hougan de la localité de Marose, demande aux autorités communales de mettre en place une campagne de sensibilisation de masse. Selon lui, dans les communautés rurales, c’est la meilleure façon d’endiguer la propagation de la maladie.

JC/Le Nouvelliste

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