Coronavirus : face à l’incapacité des autorités, des organisations s’engagent dans la sensibilisation aux Gonaïves

Des membres des Éditions La Rosée et Club Pawoli

Dans l’idée d’endiguer la pandémie de coronavirus aux Gonaïves, depuis quelques jours, des organisations de femmes, d’écrivains et de jeunes évangéliques ont intensifié les campagnes de sensibilisation. Sans aucun soutien, avec les moyens du bord, ces volontaires ne cessent de multiplier leurs actions auprès des groupes les plus vulnérables.

Dans les localités les plus reculées, des membres des Editions la rosée et du Club Pawoli sont très actifs. Au moyen de leurs motocyclettes, ces opérateurs culturels, munis de mégaphone, ont déjà visité les sections communales Bassin et Bayonnais, les plus peuplées. Leur constat est criant. « Jusqu’à présent, les citoyens ne croient pas que le coronavirus est réel », s’est inquiété le poète Selmy Accilien. En dépit des moqueries, ces acteurs n’entendent pas lâcher prise.

Le Regroupement autonome de filles avisées pour une société gonaïvienne plus évoluée (Rafasge), à travers des spots de sensibilisation, s’est également engagé dans la lutte contre le Covid-19. Il s’accentue notamment sur les sources de contamination de la pandémie et les moyens de s’en prémunir. « Nos spots sont déjà en rotation. Ils sont destinés aux marchés publics et aux résidents des quartiers populaires », a souligné un membre du staff.

Les artistes de la communauté ne restent pas insensibles. Certains ont enregistré des jingles et des chansons pour réveiller la conscience des citoyens. D’autres font des œuvres caritatives. L’ancien lauréat de 2018 du concours de musique de la francophonie en Haïti, Samuel Joseph Amisial, et d’autres jeunes ont lancé « Lacharite pou pòv yo », une initiative visant à sensibiliser les pauvres et à leur remettre des kits alimentaires.  La première distribution a lieu le vendredi 3 avril 2020.

L’Organisation des enfants chrétiens d’Haïti (Oech), pour sa part, s’est penchée sur la protection des enfants. Selon son président, le pasteur Abceste Dacéus, des contacts permanents sont maintenus avec les familles et des spots de sensibilisation sont réalisés. Il conseille aux parents d’assumer leurs responsabilités afin d’aider leurs enfants à traverser cette crise sanitaire en bonne et due forme.  

L’intensification des campagnes de sensibilisation et de prévention a des retombées positives dans les communautés. Davantage de gens sont conscients du danger auquel ils sont exposés. Même si la distanciation sociale, le confinement volontaire et le couvre-feu restent des défis, au moins, une certaine importance est accordée aux principes d’hygiène.

JC/Le Nouvelliste