Une jeune haïtienne se porte à la défense des personnes en situation de handicap

Avec ASF Canada 

Haïti fait face à une faiblesse institutionnelle, qui a de sérieuses répercussions sur l’application de la loi portant sur l’intégration des personnes vivant avec un handicap. Une situation à laquelle veut remédier Me Gélimène Petit-Dé, une jeune avocate au barreau des Gonaïves qui a bénéficié du soutien d'Avocats sans frontières Canada (ASFC).

Me Gélimène Petit-Dé est une activiste aguerrie. Depuis plusieurs années, elle participe régulièrement à des activités de sensibilisation au respect des droits humains. Elle est la fondatrice de l’Association des femmes handicapées de l’Artibonite (AFHA), à travers laquelle elle effectue des plaidoyers pour inciter l’État haïtien à garantir les droits des personnes en situation de handicap.

Très jeune, Me Petit-Dé est amputée de sa jambe gauche des suites d'une grave maladie. Cette situation de handicap lui occasionne beaucoup de difficultés, qu'elle surmontera avec l’aide de sa mère, sa principale source de motivation. En 2016, elle boucle ses études en droit à l’Université d’État d’Haïti (UEH). Son mémoire: « Plaidoyer pour l'accès à l'éducation des personnes handicapées en Haïti : cas spécifique des enfants handicapés de la commune de Marmelade ».  

Un stage pour renforcer ses capacités à titre de future avocate 

L’intérêt de cette jeune femme pour la défense des droits des personnes en situation de vulnérabilité l’a orienté vers le barreau des Gonaïves. ASFC l'a appuyé dans son admission et son stage de perfectionnement.   

L’accompagnement technique et financier d’Avocats sans frontières Canada m’a été bénéfique. Il m’a aidé à répondre aux exigences du stage. - Me Gélimène Petit-Dé 

Durant le stage, de concert avec ses collègues, Me Petit-Dé a travaillé sur plusieurs cas de violences basées sur le genre. Elles ont notamment accompagné des femmes qui ont été victimes de voies de fait. 

Devenir magistrate, son plus grand rêve 

L’avocate souhaite provoquer des changements au sein de l’appareil judiciaire en faveur du respect et de la protection des droits des personnes en situation de handicap. Elle rêve de devenir magistrate et d'assurer un meilleur traitement de leurs dossiers.  

Au tribunal civil des Gonaïves, Me Petit-Dé a été témoin de la difficulté pour les personnes en situation de handicap d’accéder à la justice en Haïti. Une femme sourde et muette qui avait besoin d’assistance sur le plan juridique et personne dans l’espace ne comprenait son langage.

La dame criait et était très énervée. Cela m’a profondément touché et a renforcé ma conviction. - Me Petit-Dé 

Me Petit-Dé saisit l’occasion pour appeler l’État haïtien à nommer des interprètes du langage des signes dans les espaces publics, en particulier dans les tribunaux. 


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