L’organisation de la quatrième édition du Carnaval de l’indépendance les 14, 15 et 16 février 2020 semble être dans l’impasse. Livrée à elle-même, à quelques heures du lancement officiel, la mairie des Gonaïves déclare impossible le défilé des chars dans les rues. A cet effet, ce week-end, les fêtards se contenteront de l’ambiance des bandes à pied pour se défouler.
Vendredi 14 février 2020. Il est cinq heures de l’après-midi. Les activités se déroulent comme tous les jours. Devant l’hôtel de ville, avec des matériaux usagés, des charpentiers s’empressent de finaliser la construction de l’unique stand remarqué sur le parcours. L’ambiance des festivités carnavalesques ne se fait nullement sentir. « Twòp pwoblèm ! Pa gen kanaval ane sa », a lâché un chauffeur de taxi-moto. Vu la conjoncture actuelle, il invite les responsables à injecter les fonds dans des programmes sociaux pouvant améliorer les conditions de vie des citoyens
Traditionnellement, le Carnaval de l’indépendance se déroule une semaine avant le carnaval national. Ce vendredi, à la surprise de plus d’un, dans un langage voilé, le maire de la commune, Neil Latortue, a reporté sine die les festivités. Un problème logistique, a-t-il souligné, serait à l’origine de son incertitude. « Les chars ne peuvent pas traverser la localité de Savien en raison de l’insécurité. Nous poursuivrons les démarches pour voir ce qui peut être fait durant les trois jours gras », a expliqué M. Latortue visiblement contrarié.
Outre les bandes à pied, d’après l’édile des Gonaïves, plusieurs groupes musicaux et artistes avaient confirmé leur participation. Il a cité Roody Roodboy, Chachou Boyz, Barikad Crew, Marshelle, Frajil Mizik et TonyMix. Ils devront performer à tour de rôle sur trois chars musicaux. « Les contraintes ne dépendent pas de nous. Nous avons tout fait pour honorer notre promesse », s’est justifié le maire. En dépit des difficultés d’ordre économique et politique, il garde quand même l’espoir de réaliser cette dernière édition qui marque la fin de son mandat.
Le secteur privé des affaires, cette année, n’a pas répondu à l’appel de la mairie. Les entrepreneurs se plaignent de l’impact négatif de la situation sociopolitique sur leurs activités. A micro fermé, l’un d’entre eux s’est confié au journal. « Après quatre mois de paralysie, il est impossible de financer le carnaval. De plus, comme tout le monde le sait, ce sont les proches de Ayiti an aksyon qui boycottaient nos entreprises », s’est indigné ce commerçant. Parallèlement, des détaillantes misaient sur cette fête culturelle pour booster leurs activités. Elles ne cachent pas leurs frustrations.
JC/LE NOUVELLISTE
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