Des opposants ont violemment manifesté aux Gonaïves, jeudi 11
février 2021, pour exiger le départ du président de la République Jovenel
Moïse. En marge de ce mouvement spontané, ils ont affronté les forces de
l’ordre. Les échanges ont fait au moins un mort et deux blessés par balle. En
outre, trois bureaux publics, dont le tribunal civil et la mairie, ont été
vandalisés.
Jeudi après-midi, les militants anti Jovenel Moïse ont
fait irruption dans le local du tribunal civil de la juridiction qui était sous
le contrôle des agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO).
Des pneus enflammés y ont été placés. Une génératrice est passée sous les
flammes. L’enceinte du bâtiment est en feu. Les archives n’auraient pas été
enlevées.
Le bureau départemental de l’Office de la protection du
citoyen (OPC) qui est logé à l’arrière-cour du tribunal a subi de grands
dommages. La structure préfabriquée qui héberge l’institution n’a pas pu
résister aux flammes.
L’hôtel de ville n’a pas non plus été épargné. Des
membres de la population l’ont pillé avant de placer des pneus enflammés aux
deux entrées. À la réception et dans plusieurs bureaux, des classeurs
métalliques sont renversés et des documents jonchent le sol. D’autres dossiers
sont brûlés. Une génératrice qui alimentait l’édifice est incendiée. Le service
d’incendie étant dysfonctionnel, jusqu’à vendredi matin des flammes ont été
remarquées dans la cour.
Les autorités judiciaires et le conseil municipal des
Gonaïves ne se sont pas encore exprimés sur ces actes de vandalisme et de
pillage.
Munis de leurs armes automatiques, les insurgés ont tenté de
prendre d’assaut le commissariat Toussaint Louverture. Pendant un bout de
temps, ils ont échangé des tirs avec les forces de l’ordre. « Les carottes sont
presque cuites. D’ici dimanche, nous prendrons le commissariat, a déclaré
Winter Étienne, la nouvelle figure de l’insurrection. Cela n’a pas été fait
hier (jeudi) en raison d’un manque de planification ». L’opération de
déchoquage, a soutenu l’activiste, est en cours.
Le mouvement a créé une véritable panique au niveau du
centre-ville. Les détonations résonnaient de toutes parts. À la fin de la
journée, au moins un mort et deux blessés par balle ont été dénombrés. Les
victimes augmentent à un moment où l’hôpital La Providence des Gonaïves (HPG)
n’ a pas la capacité de répondre aux besoins de la population. Les responsables
ne cessent de se plaindre du manque de moyen.
Le centre-ville qui s’était réveillé dans un calme apparent
ce vendredi a connu un regain de tension dans l’après-midi. Des tirs nourris
ont retenti et les rues ont été vidées.
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