Menaces contre des journalistes Gonaïviens, le parti Ayiti An Aksyon s'excuse




Les journalistes Guyson, Mackenson et Cabrale 
Depuis tantot une semaine, le nom de Blaise Jean-Pierre, bras droit du sénateur Youri Latortue et coordonnateur départemental de Ayiti An Aksyon (AAA) fait la une de l’actualité. Il est accusé de proférer des menaces de mort à l’encontre des chroniqueurs sportifs Guyson François, Jean Cabrale Pierre-Saint et Mackenson Altidor. Face au tollé qu’a provoqué cette affaire, le parti se voit obligé de s'excuser publiquement. 



Le secrétaire général de l’Association des journalistes sportifs de l’Artibonite (Ajsha), M. Yvens Augustin, a condamné avec fermeté ces menaces dont feraient l’objet ces collègues. Il s’est dit consterné des agissements du dirigeant de l’AAA qui est un ancien chroniqueur. M. Augustin dit prendre très au sérieux ces actes d’intimidations. « Les confrères sont en danger ! Une importante réunion visant à les liquider a été tenue aux Gonaïves. Nous demandons aux membre du parti et aux autorités concernées de prendre leurs responsabilité », a déclaré le secrétaire. « Gonaïves ne doit pas à nouveau sombrer dans la violence. La population n’en peut plus », a-t-il renchéri.


En mars dernier, le président de l’Assemblée nationale, M. Youri Latortue, avait promis aux deux clubs gonaïviens (Racing FC et Eclair AC) vingt-cinq mille gourdes chaque mois jusqu’à janvier 2018. Depuis le premier décaissement en avril, les équipes n’ont rien perçu. Le 13 juin 2017, le journaliste Guyson François avait rédigé un article pour attirer l’attention de la communauté sur ces « promesses mensongères » ou non tenues. Le sujet a été également développé aux différentes emissions sportives. Cela a dérangé plusieurs membres et sympathisants de AAA.


Dans une conversation téléphonique avec le président de l’Eclair AC, M. Frantz Sajous, Blaise Jean-Pierre a fustigé le manque de professionnalisme des chroniqueurs locaux. Il a demandé au dirigeant du club de faire attention aux chroniqueurs qui ne respecteraient pas l’éthique de la profession. D’autre part, Blaise avoue être prêt à cribler de cartouches toute personne décidant d’empêcher au parti de prendre le pouvoir en 2022.


Réagissant à ces accusations, Blaise Jean-Pierre s’est dit victime de la technologie. Selon lui, ces notes vocales ne visent nullement les journalistes. « C’est une réaction à mon ami qui dit avoir l’intention de nous barrer la route aux prochaines élections », s’est-il défendu.  D’un ton ferme, le coordonnateur de l’AAA déclare n’avoir pas à s’excuser pour une chose qu’il ignore complètement. Par contre,  il dit regretter que des gens utilisent ses propos à des fins politiques. « Je suis un éventuel candidat à la députation des Gonaïves. Ce sont des adversaires qui veulent me détruire », a-t-il expliqué.


Ce dossier est sur toutes les lèvres. Dans tous les coins, sur les réseaux sociaux, on en parle à longueur de journée. En raison de cette situation malheureuse, le directoire du parti Ayiti an Aksyon a brisé la glace pour  « déplorer et condamner énergiquement » les déclarations de Blaise Jean Pierre. Selon l'un des responsables, M. Pierre Poitevien, ces "déclarations graves" n’engagent pas le parti. Au nom de Ayiti An AKsyon, le professeur a présenté ses excuses à la société haïtienne pour cet « acte inadmissible » envers la presse, symbole des acquis démocratiques. 


JC

Commentaires