Dans l’arrondissement de Dessalines, depuis trois
mois, des évadés de prison se livrent dans une lutte d’hégémonie. Ils prennent
en otage les localités de Barrage (3ème section de Dessalines) et de
Jean-Denis (1ère section de Petite-Rivière de l’Artibonite). Leur
affrontement a de graves incidences sur les habitants de ces communautés.
Le bilan s’alourdit de jour en jour. Les autorités ne
sont en mesure d’énumérer les nombre exact de victimes. Mais, elles parlent
d’une trentaine de morts et d’une dizaine de disparus. «Certaines victimes sont
criblées de balle et d’autres sont décapitées.
Des champs sont détruits et plus de trente maisons sont incendiées. Des
tirs nourris résonnent sans arrêt dans ses localités», a indiqué Wadner Joseph,
vice-délégué de Dessalines.
Les églises fonctionnent au ralenti. Malgré la
réouverture officielle des classes, les établissements scolaires restent
fermés. La majorité des habitants de Barrage et de Jean-Denis se réfugie dans
les quartiers populaires de Saint-Marc. Selon les témoignages, ils vivent dans
des conditions difficiles. D’après plus d’un, les attaques visent notamment les
hommes. Beaucoup de mères de famille sont actuellement livrées à elles-mêmes.
Face à la gravité de la situation, à l’initiative de
la vice-délégation de l’arrondissement, le 24 novembre 2015, une table de
négociation a été réalisée à Saint-Marc avec des représentants des zones en
conflit. Dans leurs interventions, ces leaders se disent prêts à soutenir la
lutte contre le banditisme. Ils invitent les autorités concernées à implanter
deux sous-commissariats dans les communautés en vue de consolider leurs actions.
«De concert avec l’Etat central, différentes démarches
similaires ont été déjà entreprises. Nous continuerons à les sensibiliser, car
Aucune paix durable n’est pas possible à l’insu des concernés», a souligné
Wadner Joseph.
Le responsable de la police régionale, Berson Soljour,
s’est réjoui du bon déroulement des discussions. D’après lui, les informations
recueillies faciliteront le travail des forces de l’ordre. «Les unités spéciales
de la police étaient prêtes à intervenir. A défaut de cette résolution, nous
ferions usage de la force pour rétablir l’ordre dans ses communautés», a-t-il
conclu.
Jodherson Cadet, jodhersoncadet@yahoo.fr
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