Crédit photo : Anick Michaud |
La production du café a totalement chuté ces dix
dernières années. Dans le temps, ce produit représentait 30% de l’exportation
totale. Actuellement, il ne représente que 3%. Selon des spécialistes, si des
dispositions nécessaires sont prises, dans les quinze prochaines années, la
production sera relancée et l’économie nationale pourra bénéficier de plus de
100 millions de dollars.
D’après le Recensement général de l'agriculture (RGA)
de 2009, la filière occupe seulement 19 152,11 ha de terre. Alors qu’en 1950,
il existait 171 000 ha en café. En raison de cette chute vertigineuse, on
récolte en moyenne 225 kg/ha contre 600 kg/ha à l’échelle mondiale. Et 65% des
récoltes sont consommées par la population locale. Les autres 35% sont
exportées vers l’extérieur dans des conditions informelles. Donc, le produit ne
rapporte pas grand-chose à l’économie du pays.
Selon l’agronome Thomas Jacques, ancien ministre de
l’Agriculture sous l’administration Martelly, que diverses contraintes sont à
l’origine de cette chute. Il a cité le manque d’investissement, le
vieillissement des plantations [elles ont une durée de vie de 25 ans] et les
maladies non contrôlées, notamment la hermileia vastatrix communément appelée
la « rouille orangée ».
De l’avis de l’ancien fonctionnaire, ces obstacles
pourraient être surmontés si les décideurs acceptaient de s’impliquer dans la
relance de la production. D’abord, dit-il, les producteurs doivent avoir accès
à une forme de crédit adaptée. Des plaidoyers doivent être faits pour la
création du Fonds national du café. Suivant les besoins du secteur, des cadres
qualifiés doivent être formés. À partir de ces mesures, M. Jacques estime que
plus de 800 000 sacs de 60 kg pourraient être produits à chaque récolte.
Thomas Jacques appelle l’Institut national du Café
d’Haïti (Incah), organisme créé en 2003, à jouer sa partition. « Cette
institution doit faire des recherches spécialisées sur le café et développer
des variétés beaucoup plus résistantes aux maladies fréquentes », a-t-il
suggéré.
Le café joue un grand rôle dans la réduction de la
misère dans les zones rurales. Selon les chiffres avancés par M. Jacques, plus
de 200 000 familles seraient impliquées dans la production. Les plantations de
café aident également à la protection de l’environnement. Elles protègent les
terres contre l’érosion.
L’agronome Jocelyn Jean, cadre du ministère de
l’Agriculture, souhaite qu’une attention soutenue soit accordée au café. Il
avoue que le café constitue l’un des principaux axes de développement du pays.
Selon M. Jean, le ministère a déjà un plan d’action visant à accompagner les
producteurs.
JC/ Le Nouvelliste
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