De nombreuses personnes ont marché, le vendredi 3 février 2017, dans les rues des Gonaïves pour dénoncer les violences sexuelles faites aux femmes et filles du pays. Ce mouvement réunissant des avocates, des élèves en terminale, des membres de la société civile et du système judiciaire a pris corps environ une semaine après le viol collectif d’une mineure à Pétionville.
Cette manifestation pacifique débutée au quartier de Parc-Vincent s’est achevée [sans aucun incident] au centre-ville en face du Palais de justice. Elle est la solidarité de la population aux opprimées sexuelles. A cor et à cri, sur leur parcours, les participants ont exprimé leur ras-le-bol. « Nou pap negosye », « Aba kadajak », « Arete kadejakè », ont-ils scandé à l’unisson devant les institutions publiques concernées.
Sabrina Morency, élève de Rhéto au Collège la Sainte Famille, s’est dite inquiète de la recrudescence des actes de viol sur mineure dans la société. Elle estime que les jeunes filles sont de plus en plus vulnérables. Sabrina appelle les autorités à réprimer ces pratiques dégradantes. « La justice doit mettre les violeurs sous les verrous », a-t-elle clamé.
A travers cette marche, Me Youdeline Chérizard Joseph et les autres instigateurs souhaitent combattre le laxisme de l’Etat et la passivité des différents groupes sociaux. Ils entendent sensibiliser et rallier le plus large public autour de cette cause. « Les autorités doivent cesser d’utiliser leur pouvoir pour libérer les violeurs… Pour parvenir au respect des droits de la femme, nous sommes prêtes à mobiliser toutes nos ressources », a indiqué l’avocate.
Mme Nétlande Pierre Dérius, coordonnatrice du Ministère à la condition féminine dans l’Artibonite, n’est pas en mesure de quantifier les victimes de violence sexuelle dans la région. Mais, selon elle, ces dernières sont nombreuses. Elles sont victimes de toute forme de violence dans le pays. « Il faut en finir avec ses actes malhonnêtes ! », a tempêté Mme Dérius.
JC
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