Un cadavre sur la chaussée |
Trente-quatre personnes se
défoulant dans des bandes de rara aux Gonaïves (nord d’Haïti) ont été tuées ce
dimanche 12 mars 2017 par un autobus d'une compagnie de transport privée. Une vingtaine d’autres
victimes grièvement blessées ont été transportées d’urgence à l’hôpital.
Le chauffeur du véhicule a
d’abord heurté une motocyclette aux environs de 4h du matin dans la localité de
Poteau, 4ème section. Voulant s’échapper à la fureur de la
population, il a foncé sur une foule composée de trois bandes très prisées :
La Méprise, Radem et Saint-François. Trente-quatre fêtards sont tués sur le
champ. Beaucoup de sang. Des corps dépecés.
Des visages troués et méconnaissables. « J’ai compté 34 cadavres. C’est un
carnage ! », a expliqué le juge de paix Yves Darice.
Très remontée, la population
s’est attaquée à l’autobus. Des jets de pierre. Tentative d’incendie. Les
forces de l’ordre étaient arrivées à temps. Elles ont fait beaucoup d’efforts
pour sauver les passagers. Un enfant qui qui était à bord a quand même reçu un
coup de pierre à la bouche. Le chauffeur s’est enfui après un arrêt forcé. Le
bus est actuellement garé au Commissariat des Gonaïves. Ses pare-brises sont
cassés. Des traces de sang sont remarquées sur son capot.
Les membres de la population sont
visiblement choqués. Les familles des victimes sont inconsolables. Sans arrêt,
larmes aux yeux, ils défilent aux maisons funéraires pour identifier leurs
proches. Ses parents appellent les autorités à donner suite nécessaire à ce
drame qui les plongent dans la tristesse.
En période de rara, les gens
occupent la voie publique. Ils ne laissent aucun passage sur la chaussée pour
la circulation des véhicules. « Cette situation est d’ordre
structurel », a fait remarquer M. Faustin Joseph, protecteur civil de la
région. De pareils accidents se sont déjà enregistrés dans cette localité. En
dépit de tout, les gens ne changent pas de comportement. M. Joseph a déploré le
laxisme des responsables qui n’ont jamais pris en compte ses propositions.
Contacté par téléphone, le
porte-parole de la police régionale, M. Jean-Marie Rochenel, dit regretter ce
qui s’est passé. Il a annoncé des mesures préventives. Sous peu, une réunion
sera réalisée avec les responsables de bandes en vue de les sensibiliser.
« Il est nécessaire de pousser la population à changer de
comportement », s’est-il convaincu.
J.C
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