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Depuis la chute de l’agriculture, la plaine Granma, 4e
section de Dessalines, est transformée en site d’exécution sommaire. Les
assassins y massacrent des gens comme bon leur semble. Tranquillement. Les
trois dernières victimes sont deux hommes et une femme. Leurs cadavres mutilés
et putréfiés ont été découverts vendredi dernier par les autorités judiciaires
et policières de Petite-Rivière de l’Artibonite.
Venues des Gonaïves, le 3 avril 2017, les trois
victimes participaient à un rituel vaudou au péristyle du hougan Oguilème
(ainsi connu), à Grand-Hatte, une localité de la section. Après cette
cérémonie, ces croyants avaient été emmenés à La Colline, un sous-bassin
versant, qui serait habité par un esprit ayant le pouvoir d’augmenter les
revenus. Au creux de ce versant, ils ont été torturés et martyrisés. Sur les
cadavres, des marques d’armes blanches sont constatées. Certains membres ont
été découpés. Les visages sont méconnaissables.
« Les cadavres se trouvaient dans un état déplorable.
Ils avaient commencé à être dévorés par des charognards et des vers », a
expliqué Me Dorlismé avec consternation. Dans les parages, des chaussures, des
vêtements et d’autres objets, dont une petite cloche (Ason, dans le langage
vaudou) ont été remarqués. Le juge de paix estime que c’est un acte prémédité.
À l’heure actuelle, le hougan, l’un des principaux suspects, a pris le maquis.
Il est activement recherché. Des mandats d’amener ont été décernés contre
d’autres personnes qui seraient impliquées dans ce crime crapuleux.
Le magistrat demande aux autorités concernées de
renforcer les dispositifs de sécurité dans la zone pour protéger les habitants.
Il invite également le président Jovenel Moïse à intégrer la plaine Granma dans
sa « caravane du changement ». Cette étendue de terre, a expliqué Me Dorlismé,
peut produire beaucoup de riz si elle est irriguée et valorisée.
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