A Platana, 1ère section de Saint-Michel de l’Attalaye, la vie s’avère difficile. La zone est enclavée. La population est délaissée. En outre l’absence des principales infrastructures de base, il n’existe pas même une école communautaire. Le laxisme des autorités hypothèque l’avenir des enfants. Ils sont inquiets. Ils réclament une école publique pour se protéger de la délinquance qui ravage ce coin du pays.
Le Ministère de l’éducation nationale fixe la rentrée des classes au 4 septembre prochain. Partout, cette annonce ne résonne pas de la même manière. Il y a des jeunes qui ont soif de l’éducation mais qui n’en ont pas accès. C’est le cas de Charlot Chalisma, un garçonnet de dix ans qui n’a jamais fréquenté une école classique. Il rêve d’occuper une grande place dans la société. Son ambition, jusqu’à date, parait utopique. Malgré tout, Charlot croit en un lendemain meilleur. Il ne souhaite pas renforcer le camp des bandits.
Les enfants de Platana qui souhaitent s’instruire doivent inévitablement se rendre au centre-ville de Saint-Michel ou à Savane Carré, 1ère section d’Ennery. Pour atteindre ces zones, ils doivent marcher au moins deux heures. Le soleil, la chaleur, la fatigue et la faim sont entre autres des difficultés auxquelles font-ils face quotidiennement. La situation est très compliquée en période pluvieuse. Les routes sont impraticables. Et, les rivières deviennent des obstacles. « Les enfants font beaucoup de sacrifices. Ils partent tôt le matin et rentrent tard dans la soirée », s’est indigné M. Remilus Remy, un parent.
Dans le temps, il y avait une école communautaire dans la localité. Elle a fermé ses portes en raison des problèmes économiques. Mme Jean Sylvana, une ancienne institutrice, se rappelle toujours de l’importance de cette institution dans la communauté. « L’établissement soulageait les parents et réduisait le parcours des enfants. Hélas ! Cette œuvre a disparu », a-t-elle regretté.
Les enfants de Platana n’en peuvent plus. Ils sortent de leur silence. A travers des pancartes, ils expriment leur frustration et appellent à la responsabilité des autorités concernées. Les citoyens se disent prêts à collaborer pour la réalisation de ce projet qui leur hante. Depuis plusieurs années, un terrain a été mis à la disposition de l’Etat. « Doter la zone d’une école publique est une urgence. Nos enfants ne doivent pas connaitre le même sort que nous », a déclaré Alisma Fadilier, un cultivateur.
Dans la 1ère section de Saint-Michel, beaucoup de cas de grossesse prématurée sont enregistrés. Les jeunes n’ont pas d’occupation ni de loisirs. Ceux qui ne peuvent pas se déplacer acceptent d’affronter la misère. D’autres s’infiltrent dans des gangs pour subvenir à leurs besoins.
Platana a quatre-vingt-dix localités. Selon le coordonnateur du CASEC, M. Saint-Louis Emile, environ 15 000 personnes vivent dans cette section communale.
JC
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