Dr Franz Large préconise le dépistage visuel dans les écoles



Le Dr Lage en plein travail 
Chez les écoliers haïtiens, les problèmes visuels sont très fréquents. Un élève sur trente (1/30) en est concerné, précise le Dr Franz Large. De son avis, cette situation est l’une des principales causes de la déperdition observée dans le secteur. Afin de pallier cette déficience, l’ophtalmologue appelle les autorités éducatives et sanitaires à implanter le contrôle visuel dans les établissements scolaires.


Le Dr Large fait sienne la situation des élèves. Depuis plusieurs années, il collabore avec certaines écoles de Gros-Morne, haut Artibonite. L’ophtalmologue souhaite, actuellement, étendre le programme dans tout le pays. Dans son plaidoyer, notamment, il insiste sur le dépistage précoce [obligatoire] des anomalies visuelles. A un certain niveau, les troubles peuvent constituer un obstacle à l’apprentissage. Les écoliers qui en souffrent et qui ne sont pas pris en charge, constate M. Large, ont du mal à avoir de bons résultats.

Dr Large veut à tout prix réduire les cas de cécité que la technologie peut prévenir. Il entend s’attaquer à ce problème à la base. Durant leur parcours classique, au moins, chaque enfant devrait bénéficier de trois séances de dépistage. Surtout à l’âge de 11 ans, moment où les risques d’apparition de la myopie sont très fréquents. « Le dépistage visuel doit être obligatoire si, vraiment, nous voulons avoir beaucoup plus d’élèves performants », soutient le Dr Large.

Auprès des autorités concernées, le spécialiste regrette que les premières démarches soient vaines. Même si la route parait longue, il s’engage à les sensibiliser à cette cause qu’il estime noble. M. Large tient à préciser que sa sollicitation ne vise aucun intérêt économique. « Je ne leur demanderai pas un sou. C’est juste une contribution citoyenne », explique-t-il.

Le docteur ne rate pas l’occasion de fustiger le laxisme des responsables étatiques. Certains ministres, s’indigne-t-il, méprisent les initiatives haïtiennes au profit de la dictée des organismes internationaux. M. Large croit qu’il est temps de finir avec l’esclavage mental. « Notre fierté et notre dignité doivent être récupérées ! », lâche-t-il.

La zone pilote, Artibonite, n’a pas été choisie par hasard. En matière de soins ophtalmologiques, la région « n’a rien ». Chaque week-end, M. Large y séjourne. Avec l’aide de quelques partenaires, gratuitement, il consulte des patients. Egalement, à l’ophtalmologie, il initie des personnels de santé de différents centres hospitaliers. Notre plus grande ambition, révèle le docteur, est de décentraliser les soins ophtalmologiques.

JC/Le Nouvelliste 

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