Le Dr Lage en plein travail |
Le Dr Large fait sienne la situation des élèves. Depuis
plusieurs années, il collabore avec certaines écoles de Gros-Morne, haut
Artibonite. L’ophtalmologue souhaite, actuellement, étendre le programme dans
tout le pays. Dans son plaidoyer, notamment, il insiste sur le dépistage
précoce [obligatoire] des anomalies visuelles. A un certain niveau, les troubles
peuvent constituer un obstacle à l’apprentissage. Les écoliers qui en souffrent
et qui ne sont pas pris en charge, constate M. Large, ont du mal à avoir de
bons résultats.
Dr Large veut à tout prix réduire les cas de cécité que la
technologie peut prévenir. Il entend s’attaquer à ce problème à la base. Durant
leur parcours classique, au moins, chaque enfant devrait bénéficier de trois
séances de dépistage. Surtout à l’âge de 11 ans, moment où les risques
d’apparition de la myopie sont très fréquents. « Le dépistage visuel doit être
obligatoire si, vraiment, nous voulons avoir beaucoup plus d’élèves performants
», soutient le Dr Large.
Auprès des autorités concernées, le spécialiste regrette que
les premières démarches soient vaines. Même si la route parait longue, il
s’engage à les sensibiliser à cette cause qu’il estime noble. M. Large tient à
préciser que sa sollicitation ne vise aucun intérêt économique. « Je ne leur
demanderai pas un sou. C’est juste une contribution citoyenne », explique-t-il.
Le docteur ne rate pas l’occasion de fustiger le laxisme des
responsables étatiques. Certains ministres, s’indigne-t-il, méprisent les
initiatives haïtiennes au profit de la dictée des organismes internationaux. M.
Large croit qu’il est temps de finir avec l’esclavage mental. « Notre fierté et
notre dignité doivent être récupérées ! », lâche-t-il.
La zone pilote, Artibonite, n’a pas été choisie par hasard.
En matière de soins ophtalmologiques, la région « n’a rien ». Chaque week-end,
M. Large y séjourne. Avec l’aide de quelques partenaires, gratuitement, il
consulte des patients. Egalement, à l’ophtalmologie, il initie des personnels
de santé de différents centres hospitaliers. Notre plus grande ambition, révèle
le docteur, est de décentraliser les soins ophtalmologiques.
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