Photo: Loop Haiti |
Le chef de la poursuite pénale aux Gonaïves, Me Serard
Gasius, a confirmé que sept mandats d’amener ont été émis contre les présumés
auteurs de l’agression physique qui a eu lieu dans l’enceinte de la cathédrale,
le 4 novembre dernier. Ces suspects qui seraient en cavale – depuis leur
forfait - sont activement recherchés, selon le magistrat. Les victimes et leurs
proches restent mobilisés pour que le dossier soit traité avec soin.
Parmi les concernés, le commissaire a cité les noms de Gracia
Mergélus, Ady Gaston, « Anvi » et « Ti Youri » ainsi
connus. Les victimes avaient indexé une huitième personne, Blaise Jean-Pierre,
responsable communal du bureau du Sénateur Youri Latortue. Après une enquête, Me Gasius dit annuler l’exécution
du mandat d’arrêt émis contre ce dernier. Une décision critiquée par M. Jacques
Woubins Bordenave qui a été sauvagement battu par les proches du parti Ayiti an
aksyon (AAA).
Le parquetier a réitéré son engagement de traiter ce dossier
dans la plus grande transparence. Il rassure que la technique primera sur la
politique. « Les victimes doivent obtenir justice », a renchéri le
magistrat. Une semaine après l’émission des mandats, aucun suspect n’est
appréhendé. Les autorités policières auraient soulevé le problème d’adresse des
contrevenants. « La police nous demande de surveiller les agresseurs pour
les en informer », a confié Me Caristhène Fleurmond, secrétaire général de la Platfòm
pou sove Latibonit (Plasola).
En début de semaine, la Plasola avait organisé un sit-in
devant le palais de justice pour contrecarrer toute « influence
politique » dans cette affaire. « Le
sénateur contrôle une bonne partie du système. Nous ne voulons pas qu’il
influence le travail des juges », s’est inquiété M. Fleurmond. De son
côté, le parlementaire appelle à la vigilance. Il demande aux autorités
judiciaires d’agir avec beaucoup de professionnalisme. « La justice ne
doit pas seulement cibler mes sympathisants. Elle doit aussi tenir compte des
différentes notes émanant de la Plasola », a soutenu le sénateur.
L’incident du 4 novembre a brusquement éveillé la conscience
citoyenne. Tout le monde en parle. Avec crispation, le président de la société
civile des Gonaïves, M. Jean Henriquez Auguste dit constater que la ville va à
la débandade. Avant qu’il ne soit trop tard, il appelle les citoyens à s’unir
pour freiner les « désordres ». « Nous ne pouvons plus accepter
les spectacles sociopolitiques dégradants qui ternissent l’image de notre
ville », s’est révolté l’activiste. En vue de dénoncer les
« dérives » qui risquent de transformer la communauté en « zone
rouge », le jeudi 15 novembre 2018, la société civile avait organisé une
marche pacifique.
Récemment, dans une note, l’Evêque des Gonaïves, Mgr
Yves-Marie Péan avait condamné vigoureusement cet « incident grave et
préoccupant ». Il rappelle aux concernés que l’enceinte de l’église ne doit
jamais être utilisée pour régler ses « comptes politiques ». Le
religieux conseille aux fautifs de prendre conscience de leur acte et de ne
plus jamais récidiver.
JC
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