À
trois jours de la fête de l’indépendance nationale, les autorités conjuguent
leurs efforts pour garantir le bon déroulement des activités y relatives. La
construction du stand officiel avance à grands pas. Un plan de sécurité est
élaboré. Des travaux d’infrastructures sont lancés dans certains quartiers
populaires. Peut-être déçus par les actions du pouvoir, des militants et des
enseignants envisagent de saisir l’occasion pour exprimer leur ras-le-bol.
Dans
la cité de l’Indépendance, la visite du président de la République, Jovenel
Moïse, s’annonce houleuse. Depuis quelques jours, une dizaine d’organisations
sociopolitiques ne cessent de monter au créneau pour dénoncer la « négligence »
du chef de l’État. Ces militants l’accusent de ne rien faire pour améliorer les
conditions de vie des masses défavorisées. Sur le macadam, ils se sont donné
rendez-vous le 1er janvier prochain. « En tant que citoyens responsables, nous
devons pousser le gouvernement à prendre ses responsabilités », ont-ils
déclaré.
Les
enseignants en situation irrégulière, de leur côté, menacent de siffler le
président au moment de son discours. Ils dénoncent énergiquement les « mauvais
traitements » que l’exécutif inflige aux éducateurs qui forment les leaders de
demain. Les protestataires exigent leur nomination et le paiement intégral de
leurs arriérés de salaire. « Si nous ne sommes pas satisfaits, il n’y aura pas
de Te Deum », ont-ils lâché.
Le
chef du parquet près le tribunal civil des Gonaïves, Me Serard Gasius, invite
la population à garder son calme. Durant la période des fêtes, il informe qu’un
train de mesures visant à traquer les bandits est adopté. De concert avec la
police, le magistrat dit s’engager à protéger tous les citoyens de la
juridiction. Afin de rassurer les justiciables, selon Me Gasius, le parquet
fonctionnera en permanence jusqu’au début du nouvel An. Il a en outre annoncé
des patrouilles policières mobiles dans les zones stratégiques.
Les
autorités se disent conscientes de la situation socioéconomique qui fragilise
les conditions de vie de la population. Cette semaine, le délégué de
l’Artibonite, Herby Dalencourt, a lancé des travaux de rénovation urbaine aux
Gonaïves. Les quartiers de Raboteau, K-Solèy, Jubilé et Lòt Bò Kanal en sont
les principaux bénéficiaires. Une centaine de riverains seront embauchés pour
exécuter lesdits travaux, a indiqué M. Dalencourt. « Ces travaux tendent à
améliorer l’environnement de la ville et du même coup apaiser la tension
sociale », a-t-il soutenu.
Une
délégation du Palais national a rencontré, ce vendredi, le maire de la commune,
Neil Latortue, en vue de planifier la venue du président. Les délégués en ont
profité pour évaluer l’état d’avancement de la construction du stand officiel.
Selon les constructeurs, 60% des travaux sont déjà exécutés. Comme l’année
dernière, plusieurs jeunes Gonaïviens se sont plaints de la position du stand.
« Stann nan pa dwe bay Papa Dessalines do », déplore un jeune artiste surnommé
M. Poète. C’est un affront à la mémoire des ancêtres, estime-t-il..
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