A défaut de l’édition 2019 du carnaval national, à sa manière, la mairie des Gonaïves s’est démenée pour combler le vide. Tant bien que mal, les 3, 4 et 5 mars derniers, des membres de la population se sont défoulés au rythme de l’ambiance créée par les musiciens. Selon les commentaires qui fusent de toutes parts, le déroulement de ces festivités ayant bénéficié le support de l’Etat central est loin d’avoir été satisfaisant. Plus d’un espérait mieux.
Beaucoup de Gonaïviens ont l’impression que le carnaval, au fil des années, se meurt dans la cité de l’Indépendance. Encore en 2019, les activités largement perturbées par la situation sociopolitique se sont déroulées sans tambour ni trompette. Aucun thème n’a été retenu. Mis à part le stand de la mairie, aucune autre installation n’a été érigée sur le parcours. Ne parlons pas de l’absence de l’éclairage et du décor qui font la beauté même de cette grande fête populaire.
La grand-rue et la rue Fabre Geffrard, deux principales zones du parcours, étaient quasiment vides. Les voitures et les motos y circulaient sans ambages. Les bandes les plus populaires, dont Laloz, Staff, Yayad et Talonad, n’ont pas drainé la grande foule comme d’habitude. Un fait inédit. Malgré tout, elles ont offert de très bonnes prestations. Une vraie preuve de motivation. « Le carnaval est une tradition. C’est plus fort que la crise sociopolitique qui secoue notre pays », a lâché une carnavalière.
Durant les trois jours gras, l’animation musicale a été assurée exclusivement par des artistes locaux qui ont donné le meilleur d’eux. Les deux chars ont été partagés entre Marshelle, Soyeto, Frajil Mizik, Level Konpa, DJ Pendenden et DJ Dozz. La sonorisation n’était pas au top. Avec une animation acceptable, la rappeuse Marshelle et le groupe Frajil Mizik se sont distingués des autres.
Trois mini chars allégoriques tirés par les motocyclettes du service de la voirie ont été remarqués sur le parcours. Les danseurs ayant défilé les 4 et 5 mars sur le macadam ont, en quelque sorte, rehaussé les festivités. Selon la majorité des Gonaïviens, surtout des amants de l’art, ce carnaval a laissé un goût de fiel. De leur avis, les activités ont terni l’image de la cité de Jacques Stephen Alexis. Les publications sur les réseaux sociaux en disent long.
Les autorités concernées n’ont pas encore fait le bilan de ce carnaval particulier, comme le maire Neil Latortue l’avait souligné. En vue de réaliser les activités de cette année, le ministère de la culture avait alloué une enveloppe de 4 millions de gourdes à la mairie des Gonaïves.
JC/Ticket Magazine
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