Préoccupés par les actes d’insécurité, des entrepreneurs des Gonaïves baissent leurs rideaux pour trois jours
Photo: Rolguy Docteur |
La consigne des protagonistes n’est pas totalement respectée.
Néanmoins, les propriétaires des grandes maisons de commerce se sont montrés
conscients de leur sombre avenir. Ils ont décidé de suspendre leurs activités
pendant trois jours. Cette décision importante, ont souligné les
protestataires, n’est pas un signe de peur. Selon eux, c’est plutôt un moyen
d’exprimer leur refus de se faire complices des fauteurs de troubles.
Tout comme le reste de la population, les entrepreneurs se
disent livrés à eux-mêmes. Ils dénoncent énergiquement le « silence complice »
des autorités concernées. À maintes reprises, ils sont victimes de braquage, de
pillage et autres. Au moins trois des leurs, dans l’espace de cinq mois, ont
été tués par balle en plein jour. Philippe Jean, dit Pipo, en est la dernière
victime. Jusque-là, les autorités n’ont appréhendé que quelques-uns des
suspects de tous ces meurtres.
Jérume Dieujuste, porte-parole de Gonaïves Business Union
(GBU), a déploré la recrudescence de l’insécurité qui perturbe la tranquillité
d’esprit de tout le monde. « Ces derniers jours, le climat dans la ville des
Gonaïves n’est pas favorable à l’investissement. C’est inacceptable ! », a-t-il
déclaré. D’après lui, les entrepreneurs ont besoin de sécurité pour travailler
et créer des emplois.
M. Dieujuste appelle tous les citoyens qui se sentent
révoltés et vulnérables à marcher mercredi prochain contre l’insécurité. La
marche partira de Carrefour-Bassin, entrée nord des Gonaïves, pour aboutir sur
la place d’armes, au centre-ville. Ce mouvement a le soutien de plusieurs
autres secteurs, dont le syndicat des chauffeurs et propriétaires de
taxis-motos.
JC/Le Nouvelliste
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