Vol de panneaux solaires à l’hôpital La Providence des Gonaïves, le directeur administratif dénonce et précise

 

Image: Le Nouvelliste

Le vol de seize des six cent soixante-dix panneaux installés à l’hôpital La Providence des Gonaïves (HPG) lève enfin le voile sur les actes de corruption qui gangrènent cette institution sanitaire. Neuf employés qui seraient impliqués dans cette infraction sont sous les verrous. Le dossier est actuellement au cabinet d’instruction. Faisant l’objet d’une enquête judiciaire, le directeur exécutif de l’hôpital, le Dr Jude Rénélique, clame son innocence et dénonce une « attaque politique ».  

 

Selon le commissaire du gouvernement des Gonaïves, Me Sérard Gasius, ce scandale est une bonne occasion d'éradiquer la gabegie qui entrave la bonne marche de l’HPG. Toutes les dispositions, souligne-t-il, sont déjà prises pour épingler les coupables. « Nous promettons à la population de sévir contre les personnes qui, de près ou de loin, sont impliquées dans cet acte », a soutenu M. Gasius. L'homme de loi a critiqué la « légèreté » du directeur sanitaire de l’Artibonite, le Dr Marcel Chatellier. De son avis, si celui-ci avait assumé sa responsabilité, l’hôpital ne se serait pas trouvé dans cet état déplorable. Il annonce son audition et l’arrestation de plusieurs autres personnes.

Le directeur exécutif de l’hôpital a été interrogé vendredi dernier par les autorités judiciaires. Joint par téléphone, le médecin indique n’avoir aucune implication dans le vol des panneaux. « Je n’étais pas au pays. C’est moi qui ai sollicité l’enquête judiciaire », s’est-il défendu. Le docteur reste persuadé que c’est son engagement dans la lutte contre la corruption, l’indiscipline et les « chèk zonbi » qui lui valent des « menaces et persécutions politiques ».

D’après le docteur Rénélique, le scandale est un coup fomenté par ses détracteurs pour détruire sa carrière. « Depuis quinze ans, je gère des établissements sanitaires publics. Ma rigidité fait peur », a-t-il renchéri. Le docteur estime que le vol des panneaux est un acte planifié. « Le matériel est installé en série sur le toit de l’hôpital. Comment se fait-il que les voleurs n’aient pas été remarqués ? », s’est-il interrogé, avant de préciser qu’il est un technicien et un entrepreneur et non un politicien.

La clinique et la pharmacie du docteur Jude Rénélique ont été perquisitionnées la semaine écoulée. Au cours de cette opération, aucun panneau n’a été retrouvé. Les autorités ont toutefois confisqué un inverter, des batteries, des médicaments et une boîte estampillée HPG qui contient des kits et des gants. Le docteur n’a pas apprécié cette action. Il a brandi un reçu daté de décembre 2019 pour prouver que l’inverter est sa propriété.

En 2014, à hauteur de 2.5 millions de dollars, le Mexique a financé l’installation du système solaire de l’hôpital La Providence des Gonaïves. Réparti sur 4 000 mètres carrés, celui-ci devrait fournir au cours de la journée une énergie de 200 kilo volt Ampère (KVA). Depuis plus de cinq ans, ces panneaux n’ont pas fonctionné, tandis que l’hôpital est confronté à un grave problème d’électricité. « Tous les responsables sont au courant de ce problème », a fait savoir Jude Rénélique.

JC/Le Nouvelliste