La mobilisation contre
l’insécurité ne cesse de prendre de l’ampleur dans la cité de l’indépendance.
Sous la direction de l’opposition, jeudi 10 décembre 2020, des milliers de
personnes, en majorité des jeunes désespérés, ont foulé le macadam pour
exprimer leur ras-le-bol. Ces protestataires, issus de toutes les strates
sociales, ont dénoncé le kidnapping, le pullulement des gangs et le laxisme du
pouvoir en place.
Le départ
du président, la solution aux problèmes
La
manifestation a démarré aux environs de 10h a.m. à Raboteau, foyer de la
mobilisation anti-Jovenel. Après un rituel symbolique, pancartes en main, les
prostestaires sont descendus dans les rues pour exiger le respect de
leurs droits. Sans aucune violence, avec véhémence, ils ont craché leurs
frustrations. «Aba Kidnapin! Twòp zak ensekirite! Nou vle viv anpè», ont-ils
scandé.
Sans mâcher
leurs mots, les protestataires ont accusé le chef de l’État, Jovenel Moïse,
d’être à l’origine des problèmes auxquels ils sont confrontés. Ils appellent le
président à prendre conscience de son « incapacité » afin que le pays prenne
son envol. « Jovenel est une malédiction. Nous devons le chasser du pouvoir »,
a lâché Féquière Séraphin.
Parmi les
membres de la Table de concertation, Youri Latortue, André Michel, Biron Odigé
et Saurel Jacinthe ont été remarqués. « Non à l’insécurité ! Non à la corruption
! Non à Jovenel Moïse, symbole de la mauvaise gouvernance ! », a déclaré
l'ex-sénateur Youri Latortue. Il invite la population à maintenir la
pression en vue de contraindre le président à respecter l’échéance de son
mandat.
Pas de
1er janvier avec Jovenel Moïse
Les
militants entendent boycotter la célébration du 217e anniversaire de
l’indépendance nationale. Le 1er janvier 2020, selon eux, la ville des Gonaïves
sera hermétiquement fermée. « Le peuple n’a pas besoin d’un État qui renforce
les gangs. La bataille sera extrêmement rude », a annoncé Me André Michel. De
son avis, pas question de laisser Jovenel Moïse saper les acquis
démocratiques.
Le leader de
l’insurrection anti-Aristide, Winter Étienne, et ses camarades se sont joints
au mouvement. Tous les moyens stratégiques seront utilisés contre le chef de
l’État, a fait savoir le militant qui s’était gardé de se prononcer depuis une
dizaine d’années. « Nou pa nan zafè pasifik », a-t-il lâché. Très
prochainement, a prévenu M. Étienne, les activités se dérouleront de six heures
du matin à midi.
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