Des proches de Mme Clucie Deshommes ont confirmé, mercredi 16
décembre 2020, sa libération contre rançon. Elle a été enlevée aux Gonaïves le 28
novembre dernier et retrouvée mardi soir à Dessalines. Traumatisée par les
mauvais traitements qu’elle aurait subis, la victime a été admise dans un
hôpital.
Pour la libération de Clucie, les kidnappeurs avaient exigé
100 000 dollars américains puis 75 000. Suite à des négociations, selon son
mari, Charlinor Augustin, un montant d’un million de gourdes et mille dollars
américains a été versé. « Cet argent a été déposé à l’entrée de la ville
de Saint-Marc dans la soirée du lundi 14 décembre », a-t-il indiqué. Sur
instructions des ravisseurs, la victime a été retrouvée mardi soir à Villard,
1re section de Dessalines.
Accompagnée de quelques membres de sa famille, la concernée a
été voir un médecin. Dans une vidéo qui a été partagée sur les réseaux
sociaux, Clucie a été vue attachée à une chaise, un sac noir voilant sa tête,
ses mains et ses pieds ligotés comme un animal.
Contacté par le Nouvelliste, M. Augustin n’a pas donné trop
de détails sur l’état de santé de sa femme qui était encore sous le choc. Après
dix-huit jours de tristesse et de démarches, il s’est félicité de l’avoir
retrouvée en vie. Les autorités compétentes n’auraient rien fait pour
accompagner la famille de la victime.
La peur gagne du terrain de plus en plus
Dans la ville des Gonaïves, deux cas d'enlèvement sont
déjà enregistrés. Cette situation crée une situation de panique dans la
communauté. Dès le coucher du soleil, tout le monde s’empresse de regagner sa
maison. Même les zones les plus fréquentées habituellement, le soir, sont
quasiment vides. C’est comme s’il y avait un couvre-feu. Le pire, depuis
plusieurs mois, un black-out sans précédent règne sur la ville.
De leur côté les kidnappeurs hantent l’esprit des
citoyens, les braqueurs continuent de commettre des forfaits. Mardi après-midi,
à Gatereau, au nord de la ville, un homme revenant de la banque a été dévalisé
par des individus armés. Il avait en sa possession 400 000 gourdes. Ces
derniers jours, des cas de vol à la tire sont également rapportés.
Vaincre la peur pour survivre
« Il faut que les autorités assument leurs responsabilités.
Il est inacceptable que les citoyens aient du mal à vaquer à leurs occupations
», s’est indigné Me Michelet Dorgilles, coordonnateur de MEDHA-Droits humains.
En cette période difficile, il appelle la population à faire preuve de courage,
de vigilance et de solidarité. « Nous ne devons pas sombrer dans la peur ! Unissons-nous
contre le banditisme », a martelé le militant.
Le 10 décembre dernier, à l’occasion de la Journée
internationale des droits humains, des milliers de citoyens avaient gagné les
rues pour exiger de meilleures conditions de vie. De manière énergique, les
protestataires se sont élevés contre le kidnapping, le pullulement des gangs et
le laxisme du pouvoir en place.
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